Promesse de désordre

11/01/2025 mis à jour: 13:32
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Lorsque Hitler avait publié Mein Kampf en 1925, le monde n’y avait vu que le délire d’un petit caporal autrichien. On connaît la suite. 

Aujourd’hui, le futur locataire de la Maison-Blanche, qui prendra ses fonctions le 20 janvier courant, Donald Trump, délivre officiellement un programme qui donne froid dans le dos. Il propose le rattachement du Canada aux Etats-Unis. Il annonce l’annexion du Groenland, ce grand territoire rattaché au Danemark depuis 1804 et qui recèle des richesses sur lesquelles lorgnent les Américains mais que ses habitants, les Inuits, interdisent toute exploitation tout simplement parce que leurs croyances ancestrales les incitent à combattre pour la préservation de la nature, croyances respectées par les autorités danoises. Enfin, Trump annonce que les Américains récupéreront, par la force s’il le faut, le canal de Panama. 

Le monde s’est mis à trembler, connaissant l’individu. Le Premier ministre canadien démissionnaire, Justin Trudeau, a réagi fermement en disant que jamais son pays ne deviendra le 51e Etat des Etats-Unis. 

L’Europe, quant à elle, a exprimé très rapidement sa solidarité avec le Danemark, en soutenant qu’il n’est pas question de toucher aux frontières européennes, parce que le pays des Vikings est lui aussi membre de l’UE. Le gouvernement danois a affirmé que le Groenland n’est pas à vendre mais se dit prêt à discuter avec Trump. 


Enfin, les autorités panaméennes sont tétanisées par les ambitions territoriales des Etats-Unis, se rappelant que les Américains n’ont pas hésité à envahir militairement leur pays pour arrêter leur Président, le dictateur Noriega recherché pour trafic de drogue et qu’ils avaient arrêté à l’intérieur même de l'épiscopat catholique de Panama City. Il était pourtant un agent de la CIA. Il croupit aujourd’hui dans les geôles américaines.


Le programme «impérialiste», comme l’a qualifié Paris, n’est pas à prendre à la légère. Trump ne recule pas devant l’absurdité pour imposer ses ambitions. Il n’a pas de sentiment et il l’a prouvé lors de la crise de la Covid. Il n’a pas cru en cette épidémie jusqu’à ce qu’elle fasse trop mal au peuple américain, suite à quoi, il a encouragé le développement d’un programme de recherche d’un vaccin. Dans sa guerre contre les migrants clandestins, il n’a pas hésité à séparer des enfants en bas âge de leurs mères en les mettant dans des prisons différentes. 

C’est dire que c’est un homme qui n’a pas d’état d’âme. Ses outrances verbales, son peu de considération pour l’être humain font qu'il est extrêmement dangereux. Lorsqu’il était Président n’avait-il pas interdit de visa aux citoyens de 7 pays musulmans, arbitrairement ciblés parce qu’ils sont très pauvres. 


Pour le moment, le monde ne montre pas de panique. Il donne l’impression de considérer ces prétentions impérialistes comme des coups de bluff. Il se dit que le système américain dispose de tellement de contre-pouvoirs qui freineront les ardeurs guerrières de Donald Trump. 

Mais l’homme est totalement imprévisible. N’a-t-il pas appelé ses partisans à envahir le Capitole pour empêcher les représentants du peuple américain de faire leur devoir et faire respecter la légalité en même temps. L’Amérique avait échappé par miracle au chaos. Et jusqu’à ce jour, Trump raconte qu’il a remporté la victoire contre Joe Biden il y a 4 ans. 

Un de ses conseillers avait soutenu à l’époque que quelque chose ne tournait pas rond dans le cerveau de Trump. Avec ses ambitions territoriales, tout pousse croire que s’il n’est pas arrêté à temps, il plongera le monde dans un désordre absolu. Malheur aux peuples démunis !

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