Nadia L. a enseigné les sciences de la vie et de la Terre au collège pendant plus de 27 ans, période durant laquelle elle affirme avoir côtoyé des élèves inoubliables, des collègues dévoués et des directeurs inspirants.
Après l’obtention de son diplôme, Mme Nadia se dirige naturellement vers l’enseignement : «J’étais fascinée par les sciences et j’aimais transmettre mon savoir. L’enseignement était donc une évidence pour moi, car il réunissait mes deux passions.» Mme Nadia commence sa carrière à à peine 20 ans.
«Certains de mes élevés étaient plus âgés que moi», se souvient-elle. Du haut de son jeune âge, elle a tout de même toujours réussi à se faire respecter : «Je suis connue pour être intransigeante en ce qui concerne la discipline.» De l’énergie, Mme Nadia a à en revendre. Et selon elle, l’ingrédient indispensable pour une carrière épanouissante est d’être à l’écoute des élèves. C’est pourquoi, elle ne sortait jamais de sa classe si tous ses élevés n’avaient pas assimilé jusqu’au moindre détail de son cours. Pendant plus de 27 ans, les journées de Mme Nadia étaient calculées à la minute.
Maman de 3 enfants, elle devait combiner entre sa carrière professionnelle et sa vie de famille. Ses journées commençaient donc très tôt. Dès 4h, Mme Nadia se levait pour préparer les petits pots de ses bébés. Même gardés chez des nourrices, elle préférait leur préparer à manger elle-même.
Une fois cette tâche terminée, elle s'attelle à faire le ménage. Vers 6h30, arrive le tour des enfants, Mme Nadia s’active pour habiller ses petits et se préparer à son tour.
A 7h10, il fallait déjà être dehors pour déposer les enfants chez des nourrices différentes. A l’époque, dans les années 1990, seul son mari était véhiculé. Il était donc important d’avoir une organisation sans faille. Il était hors de question d’arriver en retard à l’école. Mme Nadia aimait être toujours ponctuelle. Mais même lors du rush, elle mettait un point d’honneur à être toujours coquette. Dans la voiture, elle appliquait son vernis. Elle le changeait chaque jour en fonction de sa tenue. Une fois les enfants déposés, son mari la conduit à son tour à l’école. A 8h, elle est déjà en classe. Sa deuxième journée peut commencer. Connue auprès de ses élèves pour son sérieux, Mme Nadia arrivait à toujours à garder le contrôle de sa classe. Lorsqu’elle commence à donner son cours, le silence est absolu. Ses élèves restent concentrés tout le long. D’ailleurs, les moins bons arrivent à remonter leur moyenne grâce à elle. Non pas qu’elle gonflait leurs notes, mais elle aimait tellement enseigner qu’elle arrivait à transmettre cet amour de la matière à ses élèves. Et il faut reconnaître qu’ils s’en sortaient pas si mal chez elle.
D’ailleurs, cherchant à transmettre le plus possible, Mme Nadia proposait même des séances de soutien après les cours et cela gratuitement. «Mon seul objectif était d’aider mes élèves au maximum afin qu’ils puissent obtenir les meilleures notes à l’examen de BEM.»
Car oui, on confiait toujours à Mme Nadia les classes d’examen, un signe de reconnaissance pour ses capacités et son potentiel en tant qu’enseignante. A 16h30, la troisième journée de Mme Nadia débute. Lorsque son mari n’est pas absent pour des raisons professionnelles, il vient la récupérer ainsi que les enfants de chez les nourrices. Mais quand il est absent, elle se charge de cela également. Elle passe chez la première nounou pour récupérer son aîné, puis chez la seconde pour récupérer sa fille. Puis elle regagne, à la marche, sa maison en compagnie de ses enfants.
Une fois rentrée, Mme Nadia a à peine le temps de prendre son café qu’elle commence à préparer le dîner. Elle arrive même à caler la douche entre 3 carottes coupées et 2 oignons épluchés. 20h, arrive le moment du dîner. Et ce n’est qu’après avoir couché les enfants que Mme Nadia peut corriger les copies des devoirs et préparer ses fiches de cours pour le lendemain.
Sa journée se termine donc vers 1h du matin. Il faut dire que durant 27 ans, ses nuits étaient très courtes. Si elle exerçait son métier avec passion, Mme Nadia a pourtant abandonné l’enseignement cinq ans avant l’heure en raison du décès de son papa.
«J’adorais enseigner. Mais après le décès de mon papa, j’ai préféré prendre ma retraite anticipée car je savais que je ne pourrai plus avoir toute l’énergie nécessaire pour transmettre tout ce que je souhaitais enseigner», confie-t-elle. Aujourd’hui, Mme Nadia se consacre entièrement à sa famille.