Après Tahar Djaout en 1991 (Les vigiles), Kamel Daoud en 2018 (Zabor ou les Psaumes) et Boualem Sansal en 2022 (Abraham ou la cinquième alliance), les lauréats de l’édition 2023 du prix littéraire Méditerranée sont l’Espagnol Javier Castillo pour son roman La petite fille sous la neige (éditions Albin-Michel) et Philippe Vilain pour La malédiction de la Madone (éditions Robert-Laffont).
Ce prix littéraire, institué en 1985 par l’homme de lettres André Bonet, auteur de cinq romans, fondateur du centre méditerranéen de littérature en 1982, et parrainé par la ville de Perpignan, dans le sud de la France, a pour ambition de «valoriser l’espace culturel entre les différents pays dont la Méditerranée est le creuset, et de reconstruire le récit épique des diversités fondatrices de son identité», comme le détaille le jury composé de prestigieux écrivains, à l’image de Alain Vircondelet, Thierry Clermont, Carles Diaz, Bernard Thomasson et Alexandre Najjar.
Inspirée de faits réels, La Malédiction de la Madone est le roman vrai de la vendetta d’une jeune Napolitaine, Pupetta, au cœur de la Camorra, dans les années 1950. Assunta Maresca, dite Pupetta, grandit à Naples, dans les années 1950, sous la coupe d’un père mafioso. Mais Pupetta, la «petite poupée», ne craint rien ni personne.
Ce roman nous plonge également de façon très immersive dans la Naples des années cinquante, une ville pleine de contrastes aussi fascinante que dangereuse. La Petite fille sous la neige, qui vient d’être adapté par Netflix dans 130 pays et 30 langues, est une bouleversante descente vers les profondeurs, dans les replis les plus obscurs de la nature humaine.
Une fascinante enquête hypnotique. Un succès mondial. En parallèle, Sébastien Cagnoli a été récompensé par le prix Méditerranée Poésie pour Epars, un poème épique, Patrice Franceschi par le Prix de l’essai pour son dictionnaire amoureux de la Corse et Daniel Hernandez par le prix Le vin des césars. La ville est devenue le passage obligé des prix Goncourt.
Outre ces rendez-vous littéraires, le Centre méditerranéen de littérature organise des colloques animés sur des personnalités ou des thèmes qui ont marqué l’histoire comme ceux consacrés aux grands écrivains, dont André Malraux, ou à la littérature latino-américaine, entre autres…
Dans ce bouillonnement culturel, le Centre méditerranéen de littérature a pris, dès 1985, une nouvelle dimension avec la création de ce prix littéraire : le prix Méditerranée récompensant, chaque année, un ouvrage écrit en prose et en français traitant d’un sujet méditerranéen.
Décerné à Paris au printemps, il est remis à Perpignan en septembre. Au fil des années, cette récompense est devenue une référence dans le monde de l’édition.