Presse : Une peine de 5 ans de prison requise contre Ihsane El Kadi

27/03/2023 mis à jour: 15:10
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Déféré devant le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, le journaliste Ihsane El Kadi a refusé de répondre aux questions de la juge, lors d’une audience désertée par le collectif de défense, en signe de «protestation» contre sa détention provisoire. Le parquet a requis 5 ans de prison ferme et une interdiction d’exercice du métier durant 5 ans. 

Le verdict sera connu le 2 avril prochain. Après son refus d’être jugé à distance, le journaliste et patron de deux médias, Maghreb Emergent et Radio M, Ihsane El Kadi a été déféré hier devant le tribunal de Sidi M’hamed. Pour la première fois depuis sa mise sous mandat de dépôt, il apparaît au box des accusés. D’emblée, ses avocats les Mes Ahnime, Bouchachi et Badi, se présentent pour exprimer leur «refus de participer à un procès dont les conditions d’équité ne sont pas réunies», annonçant leur retrait de l’audience «en signe de protestation». 

La présidente s’adresse au journaliste qui l’informe qu’il n’a «pas l’intention de répondre aux questions en raison de sa détention illégale». La juge entame son interrogatoire : «Vous êtes poursuivi pour perception de fonds depuis l’étranger destinés à la propagande politique», pour «diffusion de publications qui portent atteinte à l’intérêt national» et pour  «collecte de fonds sans autorisation. 

Qu’avez-vous à dire ?» Le journaliste : «Je refuse de répondre.» La présidente revient à la charge en revenant sur chacun des griefs : «Avez-vous diffusé des publications de nature à porter atteinte à la sécurité ?» El Kadi : «Je refuse de répondre parce que je suis en détention illégale et les conditions d’un procès équitable ne sont pas réunies.» 

La juge : «Vous n’êtes pas devant la chambre d’accusation pour débattre la question du mandat de dépôt et de la mise en liberté. Vous êtes devant un tribunal. Répondez aux questions.» Le prévenu persiste à garder le silence, jusqu’ au moment où la juge l’interroge sur Tinhinane El Kadi, sa fille, citée comme témoin dans le dossier, mais absente de l’audience. «Ma fille est certes actionnaire dans l’entreprise, mais elle n’a rien à voir. Je ne réponds plus aux questions.»

Devant la persistance du journaliste à garder le silence, la présidente donne la parole au représentant du ministère public, qui requiert 5 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 7 millions de dinars et d’une interdiction d’exercice de la profession durant 5 ans. 

L’affaire est mise en délibéré sous huitaine et le verdict sera connu le 2 avril prochain.  Il est à rappeler qu’Ihsane El Kadi a été arrêté le 23 décembre 2022. Le lendemain, il a été placé sous mandat de dépôt.

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