L’on est à la mi-saison estivale et la piscine El Kettani n’a toujours pas encore rouvert ses portes. La raison ? Le retard accusé dans les travaux de réfection et d’entretien annuels entamés cette saison sur le complexe aquatique renseigne si besoin est sur le report d’ouverture sine die. Ce qui ne pénalise pas moins les estivants.
Excepté quelques piscines open air (les trois bassins d’El Kettani et celui de l’ex-RUA situé dans l’Ile du bout du quai) que compte le littoral algérois, qui datent de l’époque coloniale, et puisant de l’eau de mer, aucune du reste des 17 communes de la wilaya d’Alger ayant les pieds dans l’eau – de la Marsa à Zeralda – n’a jugé bon de réaliser pareille infrastructure aquatique.
Quand bien même la réalisation est censée moins onéreuse au regard de la ressource aquatique marine au lieu de l’eau de ville, nos édiles ne tentent pas le coup en intégrant dans leur Plan de développement communal (PDC) pareil projet. Ils n’osent même pas débattre ou ébaucher dans leur plénière une telle opération qui pourtant pourrait rapporter de gros dividendes pour la commune et servir bien entendu les administrés, notamment lors de la saison estivale, surtout que nos sites balnéaires ont peine à se défaire de la pollution que génèrent les déchets solides et les eaux usées domestiques.
Hormis les piscines qui relèvent des hôtels et autres structures sportives, les communes longeant le littoral de la wilaya d’Alger sur un parcours de plus de 40 km n’ont pas jugé utile d’intégrer dans leur Plan de développement communal ces bassins. Si la piscine de l’ex-club RUA, gérée dans les seventies du siècle dernier par les cheminots, reste l’apanage d’une clientèle sélective, celle d’El Kettani qui relève de l’OCO n’ouvre ses portes que le temps d’une courte saison au grand public.
Les sexagénaires et leurs aînés se rappellent bien les compétitions nationales et maghrébines qu’abritait cette piscine avec son gradin en bois ; il y eut même des épreuves des 49es championnats de France de natation, délocalisés en 1958 dans ce beau bassin olympique.
C’était l’époque soit dit en passant de Prado Plage, Padovani plage et de la passerelle en bois qui fut soufflée par la grosse tempête qui frappa la côte algéroise en octobre 1967... Bientôt deux mois après l’ouverture officielle de la saison estivale, la piscine de Bab El Oued, contiguë à la plage R’mila, n’est pas encore opérationnelle, au grand dam des familles. Les trois bassins auxquels ont été rajoutés deux autres – dans le cadre des projets de restructuration de la façade littorale de la wilaya – sont toujours pleins de vide…
Nous nous sommes rapprochés de quelques responsables pour connaître plus sur les raisons de ce retard. Après un bref tour du propriétaire, un de ceux qui s’attellent à donner fier allure au petit temple aquatique, s’excuse pour le retard accusé quant à l’ouverture des portes au public.
Quelques employés s’affairent à donner de l’éclat au complexe : chaulage, réparation du réseau électrique, nettoiement des lieux, installation du matériel approprié, etc. «C’est vrai que la saison s’ouvre le 1er juin, comme chaque année, mais cette saison, les travaux de réfection de quelques modules et le nettoiement des lieux n’ont été entamés qu’en fin du mois de mai, ce qui explique le retard d’ouverture», explique-t-il sur un ton désolé.
On ignore pour quand l’ouverture, mais notre interlocuteur tient à rassurer avec un air quelque peu dépité : «Ne vous inquiétez pas, les portes seront bientôt ouvertes au public pour cette saison.» Une saison estivale dont une bonne moitié est déjà consommée. Quant aux tarifs, cela reste quelque peu symbolique. «Les enfants paieront 200 DA et les adultes s’acquitteront d’une somme de 400 DA», fait-il savoir à notre endroit.