L’inflation et l’érosion du pouvoir d’achat suscitent une première réaction de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Le nouveau secrétaire général de l’organisation, Amar Takdjout, fait part de son intention de soumettre des propositions en vue de préserver les intérêts des travailleurs et des ménages face à cette hausse effrénée des prix.
Invité, hier, de l’émission «Inevgui n tesevhit (Invité de la matinale)» de la Chaîne II de la Radio nationale, M. Takdjout est revenu longuement sur le contexte dans lequel est intervenue la rentrée sociale 2023. Affirmant qu’il y a des «points positifs et des améliorations enregistrées», le patron de la centrale syndicale souligne, surtout, «les nombreuses contraintes auxquelles les travailleurs font face, en particulier, le problème de l’érosion du pouvoir d’achat face à la hausse des prix».
Selon lui, la question du pouvoir d’achat nécessite une réflexion approfondie, avec la participation de tous les acteurs, car «les augmentations de salaires accordées sont rapidement grignotées par l’inflation». «Les mécanismes en vigueur visant à préserver le pouvoir d’achat s’avèrent insuffisants. Nous avons l’intention de faire des propositions qui permettront de maîtriser les prix et préserver le train de vie des travailleurs», annonce-t-il.
Feuille de route
L’invité de la Chaîne II esquisse aussi, par la même occasion, les grandes lignes de sa feuille de route visant à redresser l’UGTA. Principalement, souligne-t-il, il y a la prise en charge de la situation socioprofessionnelle des travailleurs. «Nous ne devons pas nous limiter aux seules maladies professionnelles, mais nous devons prendre en charge le problème de la santé mentale et psychologique des travailleurs, qui affecte la plupart d’entre eux et impacte l’économie nationale dans son ensemble.
Les syndicats doivent s’intéresser à cette situation», insiste-t-il. Dans ce sens, il évoque la création d’un département composé d’experts et de médecins pour étudier et examiner cette problématique liée au bien-être psychologique de la population active. «Nous devons sortir avec un diagnostic sérieux et avoir des données chiffrées sur cette question qui affecte sérieusement l’économie nationale. Une fois le travail achevé, j’interpellerai qui de droit», assure-t-il.
Et d’ajouter : «L’UGTA va être une force de proposition, sur les questions économiques et sociales.» Enchaînant, Amar Takdjout appelle également les responsables à prendre en compte les préoccupations sociales et professionnelles des travailleurs, en recommandant notamment «une meilleure communication envers les citoyens pour rétablir la confiance et renforcer le front intérieur».
Le patron de la centrale syndicale revient aussi sur le droit à l’exercice syndical dans le secteur privé. Selon lui, les entreprises privées doivent respecter le droit des travailleurs à l’organisation et à la création de syndicats. «Les dirigeants d’entreprises privées qui sont organisés en patronat doivent respecter les lois de la République et accorder aux travailleurs le droit de créer leurs propres syndicats», soutient-il.