Près de 50 harraga toujours portés disparus : Ces cadavres sans identité…

02/01/2022 mis à jour: 00:09
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Des scènes pénibles qui tendent à se répéter sur nos côtes / Photo : D. R.

La Guardia Civil était en alerte hier : le naufrage d’embarcations parties des côtes de l’Ouest algérien a été signalé. Un nombre indéterminé de harraga luttait contre la mort dans les eaux internationales. S’étant rendu sur les lieux, un hélicoptère et des navires espagnols tentaient d’intervenir pour porter secours aux migrants en détresse.

Un drame survenu 24 heures après le sauvetage de 21 harraga embarqués dans deux pateras en difficulté et d’un autre bateau qui dérivait près de Carthagène, à bord duquel se trouvaient 18 personnes, dont 5 femmes et un enfant de 3 ans.

Ils ont bravé la Méditerranée houleuse en cette fin d’année qui a battu tous les records d’exil vers les côtes andalouses.

Dernier bilan mortuaire : quatre corps non encore identifiés ont été repêchés dans les eaux oranaises il y a une semaine, selon le ministère algérien de la Défense. Un chiffre qui s’ajoute à 20 autres rejetés par les eaux andalouses il y a moins d’un mois, et qui attendent d’être identifiés, tandis que 50 harraga sont toujours portés disparus. En seulement deux week-ends du mois de septembre dernier, 4000 Algériens sont arrivés sur les côtes espagnoles, selon le Centre international pour l’identification des migrants disparus (CIPIMD).

Ignacio Cembrero, journaliste espagnol spécialisé dans la question migratoire, rappelle qu’en une semaine (fin septembre-début octobre), 72% des migrants, soit 1368 personnes, arrivés sur les côtes espagnoles sont des Algériens. Selon nos informations, entre le 1er et le 31 juillet, 2200 harraga ont réussi à atteindre l’Andalousie (Almeria et Murcia, notamment).

Par ailleurs, nos sources en Espagne nous informent que 50 migrants algériens sont toujours portés disparus depuis septembre dernier et que 7 corps demeurent non identifiés au niveau des services de la médecine légale d’Almeria.

Des corps non revendiqués

D’autres corps «non revendiqués» auraient été enterrés, selon des harraga qui ont eu la chance d’échapper à la mort.

L’identification des corps est quasiment impossible vu que les migrants voyagent volontairement sans documents. «Il nous arrive qu’on identifie les morts d’après leurs vêtements ou des objets qu’ils portent, mais ce n’est pas toujours le cas», témoigne anonymement un élément de la Protection civile. C’est la même problématique chez les secouristes en Espagne.

Ils partent à l’aube dans des felouques surchargées, dotées de moteurs incertains. L’aube est annonciatrice d’un jour nouveau, mais pas toujours pour ces harraga qui vont à la rencontre de leur destin, la fin de leur vie pour finir en cadavres sans identité…

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