Quatre membres du conseil national ont été reçus au ministère de la Santé pour entamer les discussions à propos de la révision de l’arrêté de 2005 portant sur les conditions d’installation et de transfert des pharmacies d’officine.
Le Syndicat national autonome des pharmaciens d’officine (Snapo) maintient son mouvement de grève, prévu pour le 28 février, alors que le ministère a reçu hier après-midi quatre membres du conseil syndical pour entamer les discussions à propos de la révision de l’arrêté de 2005 portant sur les conditions d’installation et de transfert des pharmacies d’officine.
Les deux parties se sont entendues pour une nouvelle rencontre de dialogue le 20 février en présence du ministre de la Santé et des membres du Conseil de l’Ordre des pharmaciens.
Peu confiant lors de la conférence de presse organisée hier au siège du syndicat, le Dr Messaoud Belambri a affirmé que «les déclarations du ministre de la Santé sont très dangereuses». «Il s’agit d’une question de vie ou de mort du pharmacien d’officine, que ce soit pour ceux qui sont déjà installés ou pour ceux qui arrivent. Nous allons prendre part à cette réunion pour justement défendre cet acquis qui est le numerus clausus», a-t-il dit.
«Nous allons échanger nos points de vue à propos de cet arrêté avec le ministre de la Santé et nous nous opposerons à tout ce qui pourrait être à l’origine du déséquilibre de notre profession. Mais, au vu de ce qui s’est passé à l’issue des assises sur la santé, où des recommandations ont été annoncées alors qu’elles n’ont pas été discutées lors de l’atelier, cela nous laisse douter quant à l’aboutissement de notre revendication», a-t-il annoncé.
D’ailleurs, des députés de la commission santé, l’Ordre des pharmaciens, les associations des opérateurs de la pharmacie et les distributeurs ont réagi officiellement pour dénoncer «cette décision unilatérale», a-t-il précisé. Le conférencier a souligné que «le Snapo n’a pas été associé à la révision de ce texte, alors que nous sommes en contact permanent avec la direction générale de la pharmacie sur d’autres dossiers».
Il considère que la logique dans laquelle s’inscrit le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, en procédant à la révision à la baisse du ratio du numerus clausus et la distance entre les pharmacies, «va détruire une activité réglementée et réduire à néant tout ce qui a été construit depuis 20 ans».
Le Dr Belambri ne cache pas ses appréhensions quant au contenu de la nouvelle mouture que prépare le ministère de la Santé : «Je rappelle que le réseau officinal est actuellement saturé, d’où l’importance de discuter de ce ratio, sachant qu’il y a un grand déséquilibre dans la répartition géographique et ce ratio est disparate selon les régions.»
Le président du Snapo estime que des solutions à ce problème sont ailleurs et il est plutôt, selon lui, urgent de publier les textes d’application de la loi sanitaire et l’arrêté relatif aux psychotropes ainsi que la liste des produits qui est déjà prête.
«Il s’agit d’un outil de travail dont disposera la justice, les services de sécurité et qui permettra de protéger le pharmacien, le médecin et le citoyen», a-t-il ajouté, déplorant «cette fuite en avant et tentative de passage en force de la part du premier responsable de la sécurité, qui est garant de la santé des citoyens». Une telle décision risque, avertit-il, de «mettre fin» à une activé réglementée.
Ainsi, le Snapo maintient son mouvement de grève et un service minimum sera assuré à raison de deux pharmacies par commune ou circonscription, en coordination avec l’Association nationale des consommateurs pour des orientations vers les officines ouvertes en attendant les résultats de la rencontre. Il faut savoir que des préavis de grève ont été déposés dans les différentes wilayas et au niveau national.