L’Algérie postule à l’adhésion, comme observateur, à l’Organisation de coopération de Shanghai, après avoir demandé d’adhérer au mouvement des BRICS. C’est l’une des nombreuses organisations intergouvernementales à caractère politique et économique actives en Asie.
Succédant au «groupe de Shanghai», elle est instituée en 2001 par la Chine, la Russie et quatre Etats d’Asie centrale, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. Elle s’élargit à l’Inde et au Pakistan en 2016, puis à l’Iran en 2021.
L’OCS vise d’abord à répondre aux bouleversements géopolitiques en Asie centrale, consécutifs à l’effondrement de l’URSS en 1991 et à l’instabilité que cela entraîne dans la région.
Le groupe de Shanghai puis l’Organisation institutionnalisent peu à peu une coopération visant à assurer la sécurité collective de ses adhérents face aux menaces «du terrorisme, de l’extrémisme et du séparatisme».
La Chine et la Russie sont au centre de cette entente et formalisent, par son biais, une forme de rapprochement géostratégique qui dépasse le cadre régional. L’OCS est l’un des fers de lance de la géopolitique de la Russie dont le tournant vers l’Asie, amorcé dès 1996, est amplifié par Vladimir Poutine dans les années 2010, en même temps que se détériorent ses relations avec les USA et ses alliés occidentaux.
Ces deux organisations ont des objectifs complémentaires mais différents, le mouvement des BRICS étant beaucoup plus économique, alors que l’OCS revêt des attributions de sécurité et de protection plus prononcées, ce qui lui donne un caractère de défense et de sécurité.
En outre, l’OCS est plus orientée régionalement, puisque vouée à la région Asie-pacifique (Eurasie), alors que le BRICS a une vocation planétaire, ce qui lui donne plus de poids dans les relations internationales.
A l’évidence, l’appartenance de l’Algérie à ces deux organisations, à différents niveaux, lorsqu’elle se réalisera, va consolider la position de notre pays dans le concert des nations qui revendiquent une refondation de la gestion des relations internationales, vers plus de multilatéralisme, contre l’hégémonisme unilatéral exercé par les USA depuis la Seconde Guerre mondiale.
Sans nul doute, cette nouvelle décision souveraine algérienne aura des réactions positives et négatives sur notre pays, qu’il faudra anticiper pour pouvoir réagir en conséquence.
En effet, les bases d’un bouleversement profond, dans les relations internationales, sont en construction et il ne faut pas faire d’erreur, ni de timing, ni d’orientation, pour défendre les intérêts bien compris de notre pays.