Plus de 4000 élèves tués à Ghaza depuis le 7 octobre : Les gamins palestiniens à l’école de l’horreur

10/01/2024 mis à jour: 18:17
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«2023 est l’année du génocide des enfants palestiniens», selon l’ONG Defence For Children - Photo : D. R.

C’est l’une des conséquences de la terrible catastrophe humanitaire à Ghaza : les élèves palestiniens de l’enclave martyrisée ne sont pas près de retrouver le chemin de l’école. Pire encore : ils sont des dizaines à être fauchés par les bombardements israéliens chaque jour.

Tandis que la guerre contre la Bande de Ghaza se prolonge furieusement avec son cortège de morts et de destructions, ce sont des milliers d’élèves palestiniens qui se retrouvent privés d’école. Et nul ne peut dire quand pourront-ils reprendre le chemin de l’école et à quoi ressembleront les classes qu’ils vont fréquenter une fois ce cauchemar terminé. Encore faut-il qu’il se termine et que la population de Ghaza puisse enfin souffler.

En attendant, ce sont des dizaines d’élèves, d’étudiants et d’enseignants qui sont fauchés par les bombardements féroces chaque jour, sans parler des établissements scolaires et universitaires pulvérisés par les attaques sionistes. D’après le ministère palestinien de l’Education, «4296 élèves sont tombés en martyrs et 8059 ont été blessés depuis le début de l’agression sioniste contre la Bande de Ghaza et la Cisjordanie».

C’est ce qu’indique un communiqué de ce département de l’Autorité palestinienne diffusé hier et relayé par l’agence Wafa. Plus de 4257 élèves ont été tués à Ghaza et 7777 blessés, précise la même source, ajoutant que 39 écoliers ont été tués et 282 blessés en Cisjordanie. L’on apprend, par ailleurs, que 85 élèves sont en détention dans les geôles israéliennes.

Le ministère palestinien de l’Education rapporte en outre que 227 enseignants et membres du personnel administratif ont été tués et 756 blessés dans la Bande de Ghaza, tandis que 5 blessés et 71 arrestations parmi le personnel pédagogique et administratif ont été enregistrés en Cisjordanie.

Autre statistique effarante : 281 écoles et 65 établissements affiliés à l’Unrwa ont été endommagés par les attaques israéliennes dans la Bande de Ghaza. Sept écoles ont été totalement détruites et 83 ont subi des dégâts importants, au sein de l’enclave palestinienne.

En Cisjordanie, 38 établissements scolaires ont été pris d’assaut et saccagés.  L’ampleur des destructions est telle, résume le ministère de l’Education de l’Autorité palestinienne, que 90% de l’infrastructure scolaire a subi des dommages directs ou indirects. 29% des écoles palestiniennes dans la Bande de Ghaza sont hors service du fait d’avoir été entièrement détruites ou lourdement touchées, et 133 établissements scolaires servent d’abris aux déplacés dans l’enclave palestinienne.

«Génocide des enfants palestiniens»

En parlant des écoliers et des enfants palestiniens, il convient de méditer ce document établi par l’ONG «Defence For Children-International», une organisation de défense des droits des enfants, et dont la branche palestinienne documente quotidiennement les violences faites aux enfants palestiniens.

Le document dresse l’affreux bilan des infanticides de masse perpétrés en Palestine durant l’année 2023. Il a été publié ce mardi. L’Organisation Défense Des Enfants-Palestine souligne que «les forces d’occupation ont tué au moins 8000 enfants dans la Bande de Ghaza et 81 enfants en Cisjordanie, y compris Jérusalem, depuis le 7 octobre dernier, au cours de l’année 2023».

Et l’ONG de constater : «2023 est l’année du génocide des enfants palestiniens aux mains de l’occupation israélienne.» «Le taux de meurtres d’enfants palestiniens commis par les forces d’occupation au cours de l’année écoulée est sans précédent.

Cela signifie que les enfants palestiniens sont des cibles majeures de l’occupant.» L’organisation humanitaire estime que «le nombre d’enfants martyrs devrait augmenter de manière significative, car des milliers de personnes sont toujours portées disparues dans la Bande de Ghaza.

En outre, les forces israéliennes ont coupé la nourriture, l’eau, l’électricité, les fournitures médicales et le carburant à la population de la Bande de Ghaza et ont continué à lancer des attaques aveugles et directes contre des bâtiments résidentiels et des infrastructures civiles telles que les hôpitaux, les écoles, les boulangeries, les stations d’eau et les terres agricoles».

Les infanticides israéliens constituent de toute évidence des crimes de guerre et une violation criante du droit international, insiste l’ONG. «Selon le droit international, le recours intentionnel à la force meurtrière ne peut être justifié que dans des circonstances où il existe une menace immédiate pour la vie ou des blessures graves.

Cependant, les enquêtes et les preuves recueillies par nos soins prouvent régulièrement que les forces d’occupation recourent à la force meurtrière contre les enfants palestiniens dans des circonstances pouvant s’apparenter à une exécution extrajudiciaire ou à un meurtre avec préméditation», accuse-t-elle.

«Defence For Children» dit être en mesure de fournir les preuves de nombreux crimes caractérisés accablant Israël. «En 2023, les forces d’occupation israéliennes ont continué d’arrêter, de torturer et de juger arbitrairement des enfants palestiniens dans des centres de détention militaires», dénonce l’organisation humanitaire.

«Défense des Enfants-International estime qu’en moyenne, 165 enfants palestiniens ont été détenus dans les prisons de l’occupation chaque mois en 2023», révèle-t-elle, précisant que «chaque année, les forces d’occupation israéliennes arrêtent entre 500 et 700 enfants palestiniens et les jugent devant des tribunaux militaires».

Le calvaire des jeunes détenus

L’ONG alerte dans la foulée sur les mauvais traitements infligés aux jeunes détenus : «Les enfants arrivent généralement aux interrogatoires menottés, les yeux bandés, effrayés et privés de sommeil», énumère-t-elle. «Ils font souvent des aveux après avoir été soumis à des violences verbales, à des menaces et à des violences physiques et psychologiques, qui atteignent dans certains cas le niveau de la torture.»

La branche palestinienne de l’organisation «Defence For Children International» évoque, dans son rapport, un sondage fait auprès de 75 enfants et adolescents qui ont séjourné dans les prisons israéliennes.

En voici les conclusions : «Sur la base des témoignages de 75 enfants palestiniens arrêtés en 2023 par les forces d’occupation en Cisjordanie, y compris Jérusalem, il a été constaté que : 61% d’entre eux ont été soumis à des violences physiques après leur arrestation, 96% ont été menottés, 88% avaient les yeux bandés, et 47% ont été arrêtés à leur domicile au milieu de la nuit, 69% ont été victimes de violences verbales, d’humiliations ou d’intimidations, 65% ont été soumis à une fouille à nu au moins une fois, 72% ont été privés de nourriture et d’eau.»

L’ONG poursuit : «65% n’ont pas été correctement informés de leurs droits ; 97% ont été interrogés sans la présence d’aucun membre de leur la famille ; 95% n’ont pas été informés du motif de leur arrestation ; 43% se sont vu proposer ou signer des documents en hébreu, une langue que la plupart ne comprennent pas ; 24% d’entre eux ont été mis à l’isolement pendant deux jours ou plus.»

Selon l’organisation internationale, «la durée moyenne de mise à l’isolement d’un enfant palestinien détenu au cours de l’année écoulée était de 26 jours».

L’ONG a évoqué également l’abus de la détention administrative en affirmant que «les forces d’occupation ont arrêté administrativement au moins 45 enfants palestiniens au cours de l’année 2023».

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