Ce bijou du patrimoine national, figurant parmi les sites et monuments historiques d’Algérie, aurait pu être une destination privilégiée pour le tourisme culturel.
La ville antique de Thibilis à Sellaoua Anouna, commune située à 25 km à l’ouest de Guelma, n’a pas encore vu l’exécution de son plan de protection et de mise en valeur. Inscrit en 2007 à l’actif du programme complémentaire de soutien à la croissance économique (PCSC) pour une enveloppe de 10 milliards de centimes, il n’en finit plus de soulever des questionnements auprès de nombreux visiteurs déçus de voir «un tel bijou du patrimoine national» pratiquement à l’abandon.
«Contrairement à la ville antique d’Hippone à Annaba, que nous avons visité, il n’y a pas si longtemps, Thibilis aurait pu être, elle aussi, une destination privilégiée pour le tourisme culturel. Mais voyez par vous-mêmes, à l’exception des agents de sécurité, rien n’indique que nous sommes sur un site classé», ont déclaré récemment à El Watan des touristes rencontrés sur le site.
En effet, la ville antique de Thibilis figure parmi les sites et monuments historiques d’Algérie, au regard de l’article 62 de l’ordonnance n° 67-281 du 20/12/1967 paru au Journal officiel n°07 du 23 janvier 1968, dont l’inscription remonte au 22 octobre 1952. Une inscription qui lui confère de facto une protection immuable.
Mais qu’en est-il au juste ? Pourquoi un tel retard ? D’autant que le projet du plan de protection et de mise en valeur de ce site, au regard des orientations du bureau d’études de l’époque, avait scindé en trois lots les travaux, dont le désherbage, la réalisation d’une clôture et d’un poste pour l’encadrement et les agents de sécurité. Le troisième lot portait sur le balisage et l’éclairage des lieux.
«Ce que je peux vous dire à ce sujet c’est que nous avons lancé le deuxième avis d’appel d’offres consécutif en l’espace de quelques jours pour réactiver ce projet», a affirmé à El Watan, le directeur de la culture de la wilaya de Guelma. Et de préciser : «Dans une dizaine de jours, nous procéderons à l’ouverture des plis.
Nous avons exigé que l’entreprise retenue dispose d’un ingénieur qualifié en sites historiques. Le lot désherbage n’a pas été relancé puisqu’il a été réalisé lors du premier lancement des travaux en 2010.
Il nous reste par conséquent deux lots avec, entre autres, la réalisation de la clôture sur 33 hectares du site, mais aussi l’éclairage photovoltaïque et les panneaux signalétiques». Quoi qu’il en soit, nous n’en saurons pas plus quant à l’enveloppe allouée à ce projet. «Je ne peux rien vous dire. Le chiffre est tenu secret conformément à la réglementation», a conclu notre interlocuteur.