Pétrole : Le brut peu impacté par la géopolitique

28/02/2024 mis à jour: 01:18
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Photo : D. R.

Les facteurs géopolitiques mondiaux qui se sont amplifiés depuis des mois ont peu impacté les prix du pétrole, dont la courbe n’a pas atteint les valeurs à trois chiffres qu’auraient pu laisser prédire les conflits en cours dans des régions productrices de pétrole, et les fortes perturbations de transport en mer Rouge.

Cela signifie-t-il que la prime de risque géopolitique n’a plus d’impact sur le marché ? En tout cas, depuis la hausse vertigineuse des prix suite au déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022, le baril ayant atteint alors près de 140 dollars, la courbe du prix du pétrole semble de moins en moins réactive face aux tensions géopolitiques.

Après avoir terminé l’année 2023 sous les 78 dollars le baril pour le Brent, les prix du pétrole sont remontés depuis quelques semaines mais se négociant à peine autour de 82 dollars pour le Brent et 76 dollars pour le WTI américain. Les deux références sont de plus très instables, et peu d’indices permettent de prédire qu’elles pourraient accéder à des valeurs se rapprochant des 100 dollars.

Les prix du Brent se sont ainsi difficilement maintenus au-dessus de 80 dollars le baril en février, malgré des signes indiquant un resserrement du marché physique suite aux réductions de production de l’OPEP+ et la déviation des cargaisons de brut et de gaz, loin de la mer Rouge et du canal de Suez en raison des attaques des Houthis du Yémen, qui continuent leur action de protestation contre l’invasion israélienne à Ghaza, malgré la riposte armée américaine.

Les attaques des Houthis ont occasionné une augmentation sensible des tarifs de fret et les délais d’expédition, sans que cela n’affecte les prix du pétrole et du gaz. Le réacheminement des cargaisons de brut autour du cap de Bonne-Espérance s’est accéléré ce mois-ci, le volume des détournements atteignant un nouveau sommet de 1,6 million de barils par jour (b/j) au cours de la première semaine de février, selon des analystes.

Les contrats à terme sur le brut Brent se négociaient hier en cours de journée à 82 dollars le baril, tandis que les contrats à terme sur le brut West Texas Intermediate (WTI) américain s’affichaient autour des 77 dollars le baril. Les deux indices de référence pétroliers se sont établis en hausse de plus de 1% lundi, après des baisses de 2 à 3% au cours de la semaine précédente.

Par ailleurs, les prix de l’or noir ont peu bénéficié cette semaine des indications d’une amélioration de la demande en Chine, le plus grand consommateur de brut au monde, et de l’interdiction de six mois sur les exportations d’essence annoncées hier par les autorités russes, à compter du 1er mars, pour compenser la hausse de la demande et permettre la maintenance planifiée des raffineries.

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