Perturbés par les facteurs géopolitiques : Les prix du pétrole instables

23/01/2024 mis à jour: 03:37
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La tension au Proche-Orient a un impact certain sur le prix du brut - Photo : D. R.

Les prix du pétrole ont eu du mal à se stabiliser depuis le début de cette année, augmentant et baissant une semaine sur deux. Cette tendance persiste alors que les fondamentaux du marché sont «bousculés» par l’impact des tensions au Moyen-Orient, dont la guerre menée contre la Palestine et les attaques en mer Rouge.

Les prix du pétrole restent instables en ce début de semaine de cotation, soumis aux informations faisant état de la poursuite de la perturbation du transport en mer Rouge et le redémarrage du plus grand champ libyen, dont la production avait été interrompue début janvier. La National Oil Corp Libyenne (NOC) a déclaré hier que les flux de Sharara – qui pompe environ 270 000 barils par jour – allaient reprendre après un arrêt de trois semaines.

Le marché est attentif également à l’attaque de drone perpétrée par l’Ukraine contre le complexe russe de traitement d’Oust-Luga et son terminal de la mer Baltique. Une attaque qui a fortement perturbé les flux de naphta vers l’Asie. Par ailleurs, «les attaques des Houthis dans la mer Rouge et dans le golfe d’Aden ont perturbé le commerce mondial. Cela a également resserré les marchés du brut européen et africain et poussé la prime du contrat Brent du premier mois par rapport au contrat de six mois à 1,99 dollars vendredi, la plus large depuis novembre.

Cette structure, appelée déport, indique une perception d’un approvisionnement plus restreint pour une livraison rapide», indiquent des sources citées par Reuters. Le brut Brent, qui s’échange dans une fourchette étroite ces derniers temps, se négociait hier au-dessus de 78 dollars le baril, alors que les contrats à terme sur le brut West Texas Intermediate (WTI) s’affichaient au-dessus de 73 dollars le baril. Globalement, le pétrole a eu du mal à se stabiliser depuis le début de cette année, augmentant et baissant une semaine sur deux.

Cette tendance persiste alors que les fondamentaux du marché sont «bousculés» par l’impact des tensions au Moyen-Orient, dont la guerre menée contre la Palestine et les attaques en mer Rouge. Dans ce contexte, l’OPEP a maintenu – dans son rapport mensuel du mois de janvier – sa prévision d’une croissance relativement forte de la demande mondiale de pétrole en 2024 et a déclaré que 2025 connaîtrait une forte augmentation de la consommation de pétrole, menée par la Chine et le Moyen-Orient.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole estime que la consommation de pétrole continuera d’augmenter au cours des deux prochaines décennies, déclarant que la demande mondiale de pétrole augmenterait de 1,85 million de barils par jour en 2025 pour atteindre 106,21 millions de b/j. Pour 2024, l’OPEP a enregistré une croissance de la demande de 2,25 millions de b/j, inchangée par rapport au mois dernier.

Les prévisions pour 2025 ont été publiées le même jour où le secrétaire général de l’OPEP, Haitham Al Ghais, a publié un article contestant les prévisions tablant sur une baisse de la demande de pétrole et a réitéré l’appel du groupe à la poursuite des investissements dans l’industrie pétrolière. «Ce qui est clair, c’est que le pic de la demande pétrolière n’apparaît dans aucune prévision fiable et robuste à court et moyen termes», a-t-il écrit.

«C’est irréaliste de prédire un pic de la demande pétrolière d’ici la fin de la décennie, soit dans six ans à peine.» L’Agence internationale de l’énergie a relevé également la semaine dernière ses prévisions de demande mondiale pour 2024, mais sa projection est la moitié de celle du groupe de producteurs OPEP. L’Agence, qui conseille les pays consommateurs, précise également que, sauf perturbations significatives des flux, le marché semble raisonnablement bien approvisionné en 2024.

 

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