Le directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), Samir Ferhat, s’est exprimé, hier, lors d’une intervention médiatique à la Radio Chaîne 3, dans laquelle il s’est voulu optimiste, faisant part du règlement des problèmes financiers de son établissement ainsi que de «la fin des pénuries».
La Pharmacie centrale des hôpitaux ne manque pas de moyens financiers, selon Samir Ferhat. «Nous sommes dans une aisance financière qui nous permet d’acheter tous les produits demandés», a-t-il déclaré, précisant ainsi que la PCH a déjà reçu une somme de 75 milliards de dinars, dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2022, au titre du versement de la première tranche de la dette des hôpitaux qui s’élève à 225 milliards de dinars, que l’Etat s’est engagé à éponger.
La Pharmacie centrale des hôpitaux recevra un autre paiement de l’ordre de 75 milliards de dinars dans le cadre de la loi de finances 2023. Le reste se fera dans le cadre de la loi de finances 2024. Le premier responsable de la PCH nie toute pénurie de médicaments dans les hôpitaux. «Pour moi, le dossier des ruptures est déjà clos», a-t-il proclamé.
Le directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux a ainsi annoncé, par la même occasion, l’acquisition par son établissement de 624 produits, dont 278 fabriqués localement et 346 importés. Pour étayer ses propos, il cite l’exemple des médicaments d’oncologie, déclarant que «sur 123 produits anticancer, 27 étaient en rupture depuis octobre 2022, mais actuellement cette rupture ne concerne que 3 produits qui sont remplaçables». «Les professeurs peuvent engager les protocoles de thérapie sans aucun problème», a-t-il ajouté.
La PCH travaille, aujourd’hui, en coordination avec le ministère de tutelle pour «éviter ce genre de situation (pénuries) à l’avenir». Le directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux assure ainsi que son établissement dispose à présent, grâce à la numérisation et aux bons de commande électroniques, d’une meilleure visibilité sur les stocks des hôpitaux et leurs besoins réels, lui permettant de répondre rapidement aux bons de commande des établissements de santé.
«A travers la maîtrise des besoins des hôpitaux, nous allons prévoir notre programme d’achats sur la base de données réelles», a déclaré le DG de la PCH, qui, au passage, a annoncé «la signature avec 10 fournisseurs pour l’achat de 30 produits innovants».
Le directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux a, par ailleurs, expliqué les récurrentes pénuries de médicaments par «des difficultés à s’approvisionner sur le marché international du fait de la concentration de la production de médicaments dans 2 pays : la Chine et l’Inde, la pandémie de Covid-19 qui a provoqué la fermeture de beaucoup d’usines et la baisse des prix des médicaments qui a permis l’accessibilité aux pays pauvres, ce qui a entraîné une augmentation de la demande, la défaillance de nos fournisseurs ainsi que d’autres facteurs qui ont favorisé cette perturbation».
Il n’a soufflé mot sur la rupture des stocks de protoxyde d’azote, dont se plaignent les médecins dentistes, notamment ceux affiliés au Conseil national de l’Ordre des médecins et qui aurait, selon eux, contraint certains hôpitaux à suspendre le programme des interventions chirurgicales.