Ouverture hier à Oran du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique : Le message de l’Algérie aux Africains

18/12/2023 mis à jour: 13:34
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Photo : D. R.

Dans son discours prononcé à l’ouverture des travaux de ce 10e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a affirmé que l’Algérie consacrera son prochain mandat au Conseil de sécurité de l’ONU à œuvrer à renforcer l’influence du continent africain dans les prises de décisions liées aux dossiers y afférents.

Les travaux du 10e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique se sont ouverts, hier à Oran, sous la présidence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf. L’Algérie participe à ce rendez-vous en tant que pays hôte et initiateur du séminaire d’Oran, d’une part, et comme membre non permanent entrant au Conseil de sécurité, d’autre part.

Etalé sur deux jours, le rendez-vous rassemble les membres du Conseil de la paix et de la sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), les membres africains actuels, entrants et sortants du Conseil de sécurité des Nations unies (A3), la Guyane, représentant de l’Amérique latine et des Caraïbes au Conseil de sécurité dans le cadre du mécanisme connu sous le nom d’A3+1, les représentants de la Commission de l’UA et de l’ONU, ainsi que les fondateurs, amis et partenaires du séminaire, qui célèbre cette année son 10e anniversaire.

Dans son discours prononcé à l’ouverture des travaux de ce 10e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a affirmé que «l’Algérie consacrera son prochain mandat au Conseil de sécurité de l’ONU à œuvrer à renforcer l’influence du continent africain dans les prises de décisions liées aux dossiers y afférents en s’inspirant des positions communes fondées sur les principes et idéaux consacrés dans la charte constitutive de l’Union africaine».

Il a, en outre, estimé que «l’ONU a le plus besoin de la voix africaine, celle de la sagesse, de l’engagement et de la responsabilité, alors qu’elle fait face à l’effondrement du système de sécurité collective et d’une paralysie presque totale qui a frappé le Conseil de sécurité de l’ONU et limité sa capacité à répondre et à interagir avec les défis actuels». Une situation qui «reflète, en toute (…) objectivité et transparence l’état de crise dans les relations internationales, qui constitue, à notre avis, la plus grande menace à la paix et à la sécurité internationales», selon le ministre.

M. Attaf a mentionné que «la communauté internationale est aujourd’hui témoin des graves répercussions du retour de la politique de polarisation entre les puissances mondiales et des résultats désastreux de la montée de l’option de la force comme moyen de résoudre les conflits, faisant fi de la légitimité internationale, désormais piétinée, sans aucun respect aux devoirs dictés par l’appartenance à un système international civilisé et le retour de la méthode sélective dans la détermination des priorités internationales, laquelle méthode relègue les priorités de notre continent au dernier plan».

Dans les Territoires palestiniens occupés, a ajouté le ministre, «Ghaza, endeuillée, est devenue un cimetière des principes juridiques fondamentaux sur lesquels repose le système international actuel, censés rester une référence pour tout le monde sans discrimination, préférence ou exclusion».

Le chef de la diplomatie algérienne a déploré en outre que «les civils palestiniens soient privés du droit à la protection garanti par le droit international pour les peuples sous occupation, au moment où les appels du Secrétaire général des Nations unies n’ont pas trouvé d’écho». Tout cela a poussé le ministre algérien à dire que «nous sommes face à un tournant fatidique qui déterminera inévitablement l’avenir du système international dans son ensemble, avec les règles, contrôles et mécanismes sur lesquels il est fondé, érigé et établi par la Charte des Nations unies».

Concernant le continent africain, M. Attaf a indiqué que «les défis sécuritaires ont pris récemment des proportions très graves et inquiétantes à la suite de l’intensification des immixtions étrangères et des conflits de leurs intérêts, qui ont entraîné une détérioration inédite en matière de paix et sécurité», prévenant que «notre continent africain traverse une phase délicate, pleine de contradictions et mêlée d’espoirs». Le ministre a évoqué par ailleurs «les progrès réalisés dans la concrétisation du projet d’intégration continentale, notamment à la lumière de la poursuite des efforts visant à activer la zone de libre-échange continentale, qui est en elle-même un outil à part entière, pour parvenir au développement économique et au progrès social en Afrique»

Il a également abordé «les défis que nous impose la détérioration de la situation sécuritaire et politique à grande échelle et de plus en plus rapide au niveau continental, notamment dans la région sahélo-saharienne, devenue un symbole éminent de l’absence de sécurité et de stabilité, d’Est en Ouest et de la mer Rouge à l’océan Atlantique, sur fond d’aggravation des fléaux du terrorisme et du crime organisé, la prolifération des foyers de tensions et de conflits, la 
réitération des changements non constitutionnels des gouvernements, ce qui nous rappelle une époque historique que nous pensions irrévocable et qui s’est achevée définitivement».

«Toutes les évolutions nous imposent une nouvelle réalité que nous devons affronter dans un esprit de responsabilité, de fermeté et de rigueur, fondée sur le système de valeurs, de principes et d’idéaux sur lequel et pour lequel notre organisation continentale a été fondée, et sur laquelle nous sommes guidés pour encadrer notre travail collectif commun en Afrique et pour contrôler nos relations avec le reste du monde», a souligné le ministre.

Dans cette perspective, a ajouté M. Attaf, «l’Algérie, sous la direction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, estime que le parachèvement du projet d’intégration et d’unité africaine doit s’accompagner de mesures pratiques et efficaces, permettant à notre continent de se positionner en tant qu’acteur influent dans le processus de reconstruction des équilibres au niveau mondial, tout en délimitant les caractéristiques du système, une nouvelle communauté internationale dans laquelle notre continent a une voix écoutée, une sécurité garantie et un rôle effectif dans le processus décisionnel international».

Il a, par ailleurs, déclaré que «l’Afrique n’a d’autre option que d’unir ses rangs et d’unifier sa parole pour éviter les effets des tensions et des polarisations actuelles, et pour faire booster ses objectifs stratégiques représentés par la correction de l’injustice historique à laquelle elle est confrontée au Conseil de sécurité, en activant les solutions africaines aux problèmes dont souffrent nos pays et nos peuples, du point de vue de la sécurité, politique et économique, et transformer le continent en une puissance mondiale» à la lumière de l’Agenda 2063.

L’UA déterminée à ne pas tolérer les coups d’état

Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, l’ambassadeur Bankolé Adeoye, a affirmé, hier à Oran, que l’UA était déterminée à ne pas tolérer l’utilisation de méthodes non constitutionnelles pour atteindre le pouvoir et les changements anticonstitutionnels des régimes.

Lors de la séance d’ouverture du 10e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, Bankole Adeoye a souligné que «l’Afrique traverse actuellement des défis majeurs dans les domaines politique, sécuritaire, climatique et de développement, et ces défis doivent être relevés collectivement à travers la coordination d’efforts et d’actions et l’intensification des consultations».

Il a ajouté que le processus d’Oran est devenu une plateforme d’interaction positive entre les pays du continent africain pour trouver des solutions aux problèmes et défis auxquels ces pays sont confrontés et la Commission africaine poursuivra ses travaux sur le processus d’Oran, en soutenant les travaux du Groupe A3, qui comprend les pays africains membres du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que les efforts déployés au niveau mondial et continental pour renforcer la paix et la sécurité et faire taire les armes. R. N.

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