Contrairement à la première tentative infructueuse de privatisation de cette banque, il y a plus de vingt ans, qui devait permettre l’entrée des investisseurs étrangers dans le capital de la banque propriété de l’Etat, cette fois-ci le choix s’est porté sur les investisseurs nationaux.
Aujourd’hui sera donné le coup d’envoi de la première phase d’ouverture du capital d’une des plus importantes banques publiques du pays. Il s’agit là d’une première en Algérie dans le secteur des finances. Le Crédit populaire d’Algérie (CPA) sera ainsi, au terme de cette opération, la propriété en partie des nouveaux entrants dans son capital social à hauteur de 30%.
Le processus est déjà connu et quelque peu expliqué par les pouvoirs publics et la direction de cette banque ou même les institutions partenaires qui en ont fait état tout au long de ces dernières semaines. L’opération dont il s’agit n’est nulle autre, en définitive, que la privatisation de cet établissement financier via le marché boursier.
Contrairement à la première tentative infructueuse de privatisation de cette banque il y a plus de vingt ans, qui devait permettre l’entrée des investisseurs étrangers dans le capital de la banque propriété de l’Etat, cette fois-ci le choix s’est porté sur les investisseurs nationaux. L’introduction en Bourse du CPA, dont le processus s’étalera jusqu’au 28 février prochain, soumet une offre qui représente un montant de l’ordre de 137,94 milliards de dinars. «Au total, 22 millions d’actions seront cédées dans une première phase pour 2300 DA l’action.
Ce chiffre pourrait être augmenté à 60 millions (au cas où les demandes de souscription dépasseraient le nombre d’actions mises en vente initialement). C’est-à-dire avant d’atteindre la limite des 30% du capital social dont le nombre global d’actions est de 200 millions d’une valeur nominale de 1000 dinars l’unité», a rapporté El Watan dans son édition du 20 janvier courant.
Les investisseurs concernés ? L’on souligne que 30% des actions cédées concernent les personnes physiques, dont les salariés du CPA. Pour la catégorie des investisseurs institutionnels, il leur est réservé une part de 30% des actions et les 40% restants seront le lot des investisseurs personnes morales (les entreprises).
Cette opération suscite, en tout cas, beaucoup d’espoir au sein du gouvernement qui prend ainsi le pari sur le succès d’une privatisation dont on a longtemps considéré qu’il s’agit d’un obstacle presque infranchissable, compte tenu des enjeux qu’elle soulève à tous points de vue. La réforme du secteur financier est loin d’être une sinécure. Dans le même temps, force est d’admettre que l’Exécutif actuel s’est éloigné totalement de l’option de privatisation de la banque comme par le passé.
Et puis d’ailleurs pourquoi privatiser ? Est-ce vraiment cette seule question qui peut justifier le choix d’une option par rapport à une autre ? Le capital étranger ? La Bourse ? Les deux options présentent-elles les mêmes avantages ? Autant de questions qui restent amplement posées. Qu’importe, le gouvernement a choisi, par ce moyen, de dynamiser le marché boursier. Actuellement, la Bourse d’Alger compte quatre titres cotés (Alliance assurances, Biopharm, El Aurassi, Saidal), en plus de la PME AOM.
Selon le calendrier du gouvernement, la Banque de développement local (BDL) sera le prochain établissement à entrer en Bourse. L’opération en question devrait intervenir au milieu de l’année en cours. S’agissant du CPA, cette dernière se sent-elle prête à cueillir les fruits de cette opération ? Car pour la banque, cette opération devrait être une opportunité et un défi à la fois.
Si l’opportunité consiste à bénéficier d’un type de financement dont les avantages sont connus, il reste à méditer sur les défis qu’impose une telle démarche en termes de gouvernance et d’effort de transparence.
Les banques sont-elles prêtes à sauter le pas ? Les pouvoirs publics sont-ils également prêts à désapprendre un certain nombre de réflexes qui ne cadrent pas avec une gestion saine et transparente de l’entreprise et où la logique économique prévaudra sur toute autre considération, y compris le marketing politique ?
«Le CPA confirme sa détermination à moderniser le secteur bancaire»
«Le Crédit populaire d’Algérie confirme sa détermination à moderniser le secteur bancaire, en vue de stimuler l’investissement», affirme un communiqué du CPA rendu public hier. Un communiqué qui explique l’opération vente des actions devant débuter aujourd’hui. Ainsi, le prix de l’action est arrêté à 2300 DA et la vente se fera au niveau de toutes les agences du Crédit populaire d’Algérie.
Elle se fera aussi,selon la même source, dans les agences du syndicat de placement, composé de la Banque de développement local (BDL), de la Banque d’agriculture et de développement rural (BADR), de la Banque nationale d’Algérie (BNA), de la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (CNEP), de la Banque extérieure d’Algérie (BEA), la Société générale Algérie et de TEll Markets. Le CPA a également précisé que la note d’information relative à l’ouverture du capital est disponible sur notre site internet www.cpa-bank.dz. R. E.