Ouargla : Souk Errahma, un marché solidaire pour rabattre les prix

09/03/2024 mis à jour: 19:20
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Photo : D. R.

Des tarifs promotionnels et attractifs surplombent les stands ouverts au public à Souk Errahma de Ouargla, un marché solidaire et citoyen qui se veut l’ancrage d’une expérience positive de régulation des prix à la veille du mois sacré du Ramadhan.

Pour la deuxième année consécutive, la chambre d’artisanat et des métiers de la wilaya de Ouargla abrite le grand marché de la solidarité du Ramadhan. Cette manifestation compte une quarantaine de stands qui proposent une grande variété de produits de consommation courante aux ménages à des prix promotionnels.

L’affluence est au rendez-vous, d’autant plus que même les fruits et légumes sont proposés par de jeunes agriculteurs locaux. Le directeur du commerce a déclaré que de nouveaux stands seront installés sous peu pour proposer de l’habillement.

Ce sont en effet des commerçants engagés dans un processus participatif appelant à une solidarité effective pour stopper la montée vertigineuse des prix et l’instauration de la pénurie comme système à la veille de chaque Ramadhan qui se sont regroupés autour d’une volonté exprimée et encouragée par les autorités locales qui se sont prises très tôt cette année.

Ainsi, alors que le fameux Souk Errahma, qui avait eu beaucoup de succès en 2023, avait ouvert bien tardivement, à la deuxième semaine du mois sacré, les organisateurs de cette manifestation se sont pris à l’avance dans les préparatifs pour anticiper cette période de foisonnement commercial en inaugurant le marché solidaire deux semaines avant le Ramadhan et permettre à l’édition 2024 de profiter au maximum de citoyens.

Une campagne d’information a précédé le coup d’envoi donné par le directeur du commerce et la directrice de la Chambre d’artisanat qui ont veillé à réitérer l’expérience en ouvrant les portes du bel espace situé en plein centre-ville à des fournisseurs, commerçants et artisans qui y trouvent une opportunité de se rapprocher des clients et écouler leur marchandise à des prix concurrentiels.

C’est surtout l’enjeu de la disponibilité qui est immense, notamment l’approvisionnement, à temps, en semoule, en huile, en lait et… en viande bovine importée, très prisée durant le Ramadhan, qui se retrouve sur les étals avec la qualité escomptée, puisqu’elle est désossée et cédée au prix plafonné par l’Etat et donc exposée en quantité suffisante à 1200 DA le kilo.

La régulation du coût de la viande destinée au hachis à la baisse qui a tôt fait de diminuer les prix de la viande bovine locale qui se retrouve à 1450 DA mais aussi, et à la grande surprise des consommateurs, celle de la viande cameline qui est cédée à moins de 900 DA le kilogramme au marché populaire d’El Ksar.

L’offre est donc plus raisonnable pour la bourse des ménages et permet de faire des choix selon les moyens des familles et de leurs besoins. Ceci est d’autant plus vrai que les consommateurs ont eu le temps de s’acclimater et d’introduire la viande d’importation et celle locale produite dans les wilayas de l’extrême Sud dans leur alimentation depuis le mois de janvier.

Ainsi, Soumia, mère de famille rencontrée chez un boucher de la ville, ne cache pas sa position confuse devant ce nouveau produit. Au début, une voisine m’avait annoncé que les sauces prenaient une couleur sombre, différente de notre bonne viande algérienne, dit-elle. Ajoutant qu’à l’essai, celle-ci s’est avérée d'un bon goût et d’une couleur normale après cuisson.

Appréciée par les uns, boudée par les autres, la viande d’importation a réglé un problème de disponibilité et de prix pour les consommateurs ainsi que pour les autorités qui évitent la crise.

La disponibilité des produits de grande consommation est bien au rendez-vous à Ouargla où les commerces foisonnent et se multiplient avec l’ouverture de plusieurs grandes surfaces, dont la dernière en date a été inaugurée la semaine passée par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, qui avait déclaré, alors, que son département prévoyait la création d’espaces commerciaux de distribution au service des producteurs des produits alimentaires, à même de réduire le nombre d’intervenants et d’intermédiaires qui sont à l’origine de la hausse des prix.
 

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