Le géant énergétique allemand Wintershall Dea qualifie l’Algérie de source gazière clé pour l'Europe. S'adressant, lundi, aux journalistes après la publication des résultats du troisième trimestre de l'entreprise, le PDG de Wintershall Dea, Mario Mehren, et le directeur financier, Paul Smith, ont mis en relief les opportunités de partenariat dans le domaine gazier en Algérie et les perspectives de son développement dans le cadre du renforcement des exportations vers l’Europe.
«Nous continuons à rechercher de nouvelles opportunités de croissance en Algérie, un fournisseur d'énergie clé pour l'Europe», a notamment déclaré Mario Mehren lors d’une conférence de presse diffusée en ligne.
La société Wintershall Dea, présente en Algérie depuis 2002, participe au développement du projet Reggane Nord, qui a démarré en 2017 et constitue un élément clé de l'industrie gazière nationale.
Outre sa participation dans Reggane Nord, Wintershall Dea a également signé en 2020 un protocole d'accord avec Sonatrach pour identifier les possibilités de coopération dans les domaines d’exploration, de développement et de production des hydrocarbures en Algérie et à l’international.
En 2022, les partenaires ont prolongé le protocole d'accord et l'ont élargi pour inclure la prise en compte de projets axés sur la gestion du carbone et l'hydrogène. L’allemand Wintershall Dea a récemment racheté de nouvelles parts dans le permis Reggane Nord, à la société italienne Edison RSP SPA qui a annoncé, le 13 octobre, la finalisation de la cession de participation.
La transaction a permis de vendre les actions à l’espagnol Repsol et à Wintershall Dea, et ce, après l’approbation des autorités algériennes, par décret publié dans le Journal officiel n°65. Suite à cet accord, l’allemand est désormais le deuxième actionnaire le plus important après Sonatrach. Le consortium Groupement Reggane Nord (GRN), regroupe ainsi Sonatrach avec 40% des parts, Wintershall Dea avec 30,75% et Repsol avec 29,25%.
L’Algérie, qui est un exportateur clé de gaz vers l’Europe, espère maintenir les niveaux d’approvisionnement actuels grâce à de nouveaux investissements en amont, tel qu’exprimé récemment par le ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab, et le nouveau PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi.
Le ministre de l’Energie et des Mines, qui s'exprimait dans le cadre de la Conférence et l'exposition sur les technologies offshore en Méditerranée «OMC Med Energy» tenue en Italie du 24 au 26 octobre dernier, avait mis en avant le rôle de l'Algérie en tant que fournisseur d'énergie fiable de la région méditerranéenne. Il avait mis notamment en relief ses liens privilégiés avec l’Italie, à travers des contrats gaziers importants appelés à être renforcés à l’avenir.
De même qu’il avait insisté sur la nécessité d’accroître les investissements en Algérie, via de nouveaux partenariats. Mohamed Arkab, a ainsi appelé les entreprises italiennes et européennes à accroître leurs investissements dans le secteur énergétique en Algérie, notamment dans le développement du gaz, des énergies renouvelables (ENR) et de l'hydrogène ainsi que la réduction de l'empreinte carbone. «Les infrastructures gazières ont besoin d'investissements financiers (…) à long terme», a déclaré Mohamed Arkab. S’exprimant lors du même événement, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, avait déclaré que l'Algérie s'est engagée à fournir du gaz à l'Italie à travers le groupe énergétique italien Eni, mais que des investissements sont nécessaires pour répondre à la demande.
M. Hachichi a déclaré lors de la conférence que la production algérienne de gaz naturel atteignait 100 milliards de mètres cubes par an et que la consommation était de 45 milliards de mètres cubes, le reste étant disponible pour l'exportation. Sonatrach prévoit d'approvisionner le marché du gaz avec plus de 110 Gm3/an à l’horizon 2027 pour répondre à la fois à la demande intérieure et à l'exportation.
L'Algérie fournit du gaz à l'Europe via des gazoducs vers l'Espagne et l'Italie, et dispose également de terminaux d'exportation de GNL à Skikda et Arzew. Les exportations de gaz algérien se sont élevées l’année dernière à 46 milliards de mètres cubes.