Nombre d’oléifacteurs d’huile d’olive ne recourent pas aux laboratoires de contrôle et d’analyses pour se faire délivrer un certificat de qualité de leurs produits oléicoles, apprend-on de Mme Chafia Abdennour, directrice de Catalyse Lab, laboratoire d'analyses, d'essais et de contrôle de la conformité aux normes, dont le siège est à Constantine.
«Nous disposons de deux sections d'analyses, celles physico-chimiques et microbiologiques, et nous sommes habilités par le ministère du Commerce à effectuer des analyses dans le domaine agroalimentaire, eau, complément alimentaire ainsi que le volet relatif aux cosmétiques et produits d’hygiène», dira Mme Abdennour. Et de poursuivre : «Depuis notre accréditation, en 2022 par l'organisme Algerac, selon la norme ISO 17025, nous ne sommes malheureusement pas sollicités par des exploitants pour des contrôles dans nos domaines de compétences, sinon très peu.
Dans le domaine d’activité, cela nécessite beaucoup de vérification et une utilisation de réactifs chers et purs. Cela est stipulé dans la norme ISO des laboratoires qui ‘’n’est certes, pas obligatoire, mais c'est le seul moyen de garantir la fiabilité des résultats et l’impartialité du laboratoire», tient à certifier notre interlocutrice qui n’insiste pas moins sur le volet nocivité du produit oléicole : «Il faut savoir qu’une huile d'olive, qui est produit de santé par excellence, peut vite devenir nocive pour la santé et non propre à la consommation si elle ne répond pas aux normes.»
Dans le monde de la filière oléicole, il y a un désintérêt des producteurs de soumettre leur huile d’olive aux laboratoires pour bénéficier d’une labellisation, notamment à l’international. Pour les persuader, certains laboratoires d’évaluation et de conformité ne sont nullement embarrassés de délivrer des certificats de complaisance aux oléifacteurs, en contrepartie d’un prix de prestation moins cher.
«Le résultat n’est donc que purement théorique et n’a aucune valeur dans le cadre d’une opération d’export ou de vente», révèle la première responsable de Catalyse Lab qui assure ne ménager aucun effort sur le plan de la «sensibilisation des consommateurs à privilégier la qualité des produits consommés», mais il est impératif, souligne-t-elle que «les ministères de l'Agriculture et du Commerce soient de la partie, en s’intéressant au contrôle et en organisant la filière de l'huile d'olive, surtout autour du volet qualitatif».
Car ces pratiques fourbes sont légion, «ce qui rend la filière oléicole algérienne l’une des moins compétitives en Méditerrané», tient à préciser de son côté, Samir Gani, expert oléicole. Notons que Catalyse Lab a récemment obtenu l'agrément du COI (Conseil oléicole international) pour l'analyse et le contrôle des huiles d'olive, ce qui est une reconnaissance de compétence dans ce domaine où l’huile d’olive algérienne affiche des atouts porteurs. Encore faut-il les valoriser.