Nucléaire nord-coréen : Washington appelle Pyongyang à négocier

17/04/2024 mis à jour: 01:16
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L’envoyée américaine Linda Thomas-Greenfield lors de sa visite de la zone démilitarisée à la frontière coréenne fortement fortifiée photo : dr

L’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’ONU s’est rendue hier à la frontière intercoréenne hautement sécurisée, exhortant Pyongyang à «s’asseoir à la table des négociations». 

Linda Thomas-Greenfield est arrivée en Corée du Sud dimanche dans l’objectif de maintenir la pression sur la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire. Cette visite intervient après qu’un véto russe au Conseil de sécurité fin mars a provoqué la dissolution du système de surveillance des sanctions de l’ONU contre Pyongyang. «Les Etats-Unis n’ont aucune intention hostile à l’égard de la RPDC», a souligné Mme Thomas-Greenfield dans la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corée, utilisant l’acronyme de la République populaire et démocratique de Corée. 

«Nous maintenons la porte ouverte à une diplomatie constructive et nous restons ouverts au dialogue», a-t-elle déclaré. «Tout ce que la RPDC (a) à faire, c’est de dire oui et de se présenter à la table des négociations. Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont condamné le véto opposé par Moscou, dénonçant un acte irresponsable». Interrogée sur les liens entre la Corée du Nord et la Russie, Mme Thomas-Greenfield a répondu : «Il s’agit clairement de l’une de nos préoccupations.»   

En septembre, le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un ont tenu un sommet dans l’Extrême-Orient russe, au cours duquel M. Kim a déclaré que les liens avec Moscou étaient la «priorité numéro un» de son pays. Début mars, la Corée du Sud a déclaré que la Corée du Nord avait expédié environ 7000 conteneurs d’armes à la Russie pour sa guerre contre l’Ukraine depuis le début des transferts en juillet. Outre la Russie, Kim Jong Un cherche à renforcer ses liens avec la Chine.

 «Nous demandons fermement à la Russie et la Chine de faire marche arrière et d’exhorter une fois de plus Pyongyang à faire le choix de la diplomatie et de s’asseoir à la table des négociations», a insisté Mme Thomas-Greenfield. Le déplacement de la responsable américaine à Séoul intervient une semaine après une visite rare à Pyongyang du troisième plus haut personnage de l’Etat chinois. Zhao Leji, qui est président du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire - le Parlement chinois - et membre du puissant Comité permanent du Politburo du Parti communiste, s’est rendu en Corée du Nord à l’occasion du 75e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. Il est le troisième responsable politique chinois le plus important, après le président Xi Jinping et le Premier ministre Li Qiang. 

Durant cette visite officielle, M. Zhao et son homologue nord-coréen Choe Ryong Hae ont assisté vendredi dernier à une cérémonie d’ouverture de l’année d’amitié RPDC-Chine.  M. Zhao a rappelé lors d’un discours que «la politique stratégique de Pékin consistait à défendre, consolider et développer avec succès les relations entre Pékin et Pyongyang. La Chine est disposée à  ouvrir un nouveau chapitre dans les relations d’amitié entre les deux pays», a-t-il insisté. 

Son homologue nord-coréen a pour sa part souligné que les relations entre les deux pays avaient «atteint un nouvel âge d’or sous la direction avisée de leurs dirigeants». Pékin est le principal soutien économique de Pyongyang et un allié de longue date. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un cherche par ailleurs à renforcer ses liens avec la Chine tout en durcissant le ton envers son voisin du Sud. Fin mars, la Chine a dit s’opposer au fait de sanctionner aveuglément la Corée du Nord après s’être abstenue lors d’un vote du Conseil de sécurité de l’ONU sur le renouvellement du comité de surveillance des sanctions visant Pyongyang. 
 

 

 

La Corée du Sud lance la «ceinture du riz» en Afrique

Dans un effort ambitieux pour stimuler la sécurité alimentaire et promouvoir la coopération en Afrique, Séoul qui prépare activement son premier sommet avec l’Afrique a lancé un mégaprojet novateur appelé «la ceinture du riz» (Korean Rice Belt Project). Ce projet vise à développer une chaîne de production de riz transnationale reliant le continent africain. La Corée du Sud a connu une transformation agricole remarquable au cours des dernières décennies, passant d’un pays importateur net de produits alimentaires à l’une des principales puissances agricoles mondiales.  Forte de cette réussite, elle souhaite désormais partager son savoir-faire agricole avec les nations africaines. Le projet de la ceinture du riz ou «Korean Rice Belt» est né de cette volonté de coopération et d’échange entre les deux continents. L’objectif central du projet est de créer une chaîne de production de riz complète, de la production à la commercialisation, en utilisant les techniques agricoles modernes et durables développées par la Corée du Sud. En outre, il s’agit de renforcer les capacités locales en formant les agriculteurs africains aux méthodes de culture efficaces, à l’utilisation des technologies agricoles de pointe et à la gestion de l’eau. Le projet a également pour ambition d’accroître la productivité du riz dans les pays participants et de réduire leur dépendance aux importations. La ceinture du riz ne se limite pas à la simple production de riz, mais vise également à améliorer les infrastructures et à promouvoir la coopération économique régionale. En reliant les pays du Sénégal au Kenya, le projet favorise les échanges commerciaux entre les nations africaines, créant ainsi des opportunités de croissance économique partagée.
 

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