Nucléaire iranien : «Rien de nouveau» dans un rapport de l’AIEA, selon Téhéran

28/12/2023 mis à jour: 00:05
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Téhéran considère que l’accord sur le nucléaire est devenu inutile

L’Iran a indiqué hier qu’il n’y a «rien de nouveau» dans un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) publié la veille, faisant état d’une accélération de la production d’uranium hautement enrichi par la République islamique. Selon l’agence onusienne, l’Iran «a augmenté sa production d’uranium hautement enrichi au cours des dernières semaines, alors qu’il avait ralenti le rythme depuis le milieu de l’année 2023».

 Il a fait grimper sa production d’uranium enrichi à 60% à environ 9 kg par mois depuis la fin du mois de novembre, ce qui «représente une augmentation par rapport aux quelque 3 kg produits par mois depuis juin et un retour au taux mensuel de 9 kg au cours du premier semestre 2023», a-t-elle précisé.«Le nouveau rapport ne contient rien de nouveau (...) et nous n’avons fait rien de nouveau, ce sont les activités habituelles qui sont réalisées dans le cadre des réglementations», a indiqué le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, cité par l’agence officielle Irna. 

«Nous produisions le même  taux d’enrichissement à 60%. Nous n’avons rien changé et nous n’avons pas développé de nouvelles capacités», a-t-il ajouté. L’Iran enrichit désormais à des niveaux loin du plafond fixé à 3,67% par l’accord international de 2015 encadrant les activités atomiques de Téhéran, et se rapproche des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique. Il dément cependant vouloir se doter de la bombe atomique.

Le ralentissement du rythme de production à 60%, constaté par l’AIEA il y a quelques mois, a été vu par des experts comme un geste, alors que des pourparlers informels pour relancer l’accord ont repris avec les Etats-Unis. 
 

Au point mort

Cet accord signé en 2015 à Vienne ente l’Iran et le Groupe 5+1(Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne) a volé en éclats à la suite du retrait de Washington en 2018, décidé par le président américain de l’époque, Donald Trump. Son successeur Joe Biden a tenté de le ranimer via des discussions menées à Vienne, mais elles sont au point mort depuis l’été 2022. Toutefois, l’animosité est remontée d’un cran ces derniers mois avec le conflit entre Israël et le Hamas palestinien, que Washington et Téhéran s’accusent mutuellement d’aggraver. La République islamique a par ailleurs exclu des inspecteurs de l’AIEA et débranché des caméras nécessaires à la surveillance de son programme nucléaire. 

Début décembre le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, estime que la relance éventuelle de l’accord conclu en 2015 sur le nucléaire est devenue de plus en plus «inutile» pour l’Iran. «Aujourd’hui, plus on avance, plus le JCPOA (acronyme de l’accord sur le nucléaire en anglais, ndlr) devient inutile», a affirmé Hossein Amir-Abdollahian lors d’un discours devant les étudiants de l’Université de Téhéran. «Etant donné que les lignes rouges (de l’Iran) ont parfois été ignorées par l’autre partie, nous ne sommes pas actuellement sur la voie de revenir à l’accord», a indiqué Hossein Amir-Abdollahian. «Bien entendu, cela ne signifie pas que nous avons laissé l’accord de côté. Si l’accord sert nos intérêts, nous l’accepterons avec tous ses défauts», a-t-il ajouté.

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