Faisant partie de la vingtaine de pays ayant introduit une demande d’admission au groupe des Brics, la candidature de l’Algérie n’a finalement pas été retenue lors de cette 15e session du sommet des cinq pays émergents.
Certains renvoient ce refus à une économie encore peu diversifiée et au manque d’ouverture sur l’économie mondiale, alors que d’autres le justifient par une précipitation à vouloir intégrer un bloc au détriment de la doctrine sacrée du non-alignement. Même si toutes ces raisons et bien d’autres peuvent être invoquées, ce qui semble avoir prévalu dans le choix des nouveaux membres des Brics, n’est pas seulement un simple calcul économique, comme on tend à le croire.
L’objectif est de contrer la domination des pays du G7 sur le commerce international. Il y a également des calculs géopolitiques. L’Indonésie, le Nigeria et d’autres pays auraient aussi mérité chichement leur place si l’on s’appuyait sur le seul critère économique.
Ce qu’il ne faut pas écarter, c’est que les cinq composant les Brics, même agissant en groupe, essayent chacun de leur côté de défendre leurs intérêts les plus urgents et d’agrandir leur influence dans leur espace géopolitique immédiat. Doit-on nous réjouir ou bien nous attrister du «report» de l’adhésion de l’Algérie aux BRics ? Ni l’un ni l’autre. Le moment n’est pas à l’expression d’un sentiment quelconque, mais à se poser la question de savoir si nous étions prêts à intégrer ce groupe d’un point de vue politique et économique ?
Une certitude aujourd’hui, la non-admission actuelle de l’Algérie lui donne la possibilité d’avoir le temps de mieux examiner son rôle dans ce nouveau monde en gestation. L’heure est à méditer et agir pour s’assurer de la bonne foi des alliés de l’Algérie d’une part et de se retrousser les manches pour asseoir une économie forte et prospère. Celle-ci devant se traduire par un meilleur cadre de vie pour les citoyens d’abord et par des investissements pérennes et porteurs de richesses.
«Soutien à la candidature de l’Algérie à la NDB»
Dans leur déclaration finale, les dirigeants des Brics ont assuré que d’autres membres viendront, à l’avenir, agrandir leur famille. Réagissant à l’annonce des candidats retenus, le ministre algérien des Finances, Laaziz Faid, présent à Johannesburg, a souligné que l’Algérie «a pris acte de la décision annoncée par les dirigeants du Brics, invitant six nouveaux pays à rejoindre le groupe en tant que première étape, avec la perspective d’ouvrir la voie à d’autres pays dans un avenir proche». Et tout en réaffirmant, à juste titre d’ailleurs, que l’Algérie a été parmi les premiers pays à appeler à un nouvel ordre mondial plus juste, Faid a souligné dans son allocution que le pays, «avec son illustre histoire et ses multiples atouts dans divers domaines, ainsi que sa position géostratégique, propose pour sa démarche d’adhésion des avantages certains».
A rappeler que le choix de l’envoi du ministre des Finances au forum de Johannesburg traduit la volonté ferme de l’Algérie de rejoindre d’abord la Banque de développement des Brics (NDB).
Une adhésion qui, elle, n’implique pas des choix politiques contrairement à l’admission pure et simple au groupe des Brics. A l’issue d’un entretien avec la présidente de la NDB, Dilma Rousseff, le ministre des Finances a abordé bien entendu le dossier de candidature de l’Algérie et son interlocutrice lui a exprimé «sa conviction quant à l’approbation de la demande d’adhésion lors de la prochaine session du Conseil des gouverneurs de la banque, prévu pour le mois de septembre prochain», rapporte un communiqué du ministère. Dilma Roussef a assuré aussi que «tous les pays membres au Conseil des gouverneurs ont affiché leur soutien à la candidature de l’Algérie».