Négociations au Caire pour un cessez-le-feu à Ghaza : Un compromis tarde à se dessiner

06/03/2024 mis à jour: 09:19
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La résistance palestinienne pose comme condition, avant tout accord, un cessez-le-feu définitif et un retrait de l’armée d’occupation israélienne de Ghaza - Photo : D. R.

Une source informée au sein du Hamas a déclaré à Al Jazeera que le mouvement exige que l’occupant israélien «cesse son agression» sur la bande de Ghaza et «permette l’entrée sans restriction de l’aide humanitaire», afin de «continuer à participer» aux négociations.

La rencontre qui a eu lieu hier entre une délégation du mouvement Hamas et le chef des renseignements égyptiens,le Général Abbas Kamel, n’«a pas permis une avancée» dans les négociations menées au Caire sous l’égide de médiateurs internationaux pour une trêve dans la bande de Ghaza, selon Al Jazeera.Net. Les médiateurs égyptiens, américains et qataris tentent depuis trois jours – mais en l’absence de représentants israéliens – d’arracher un compromis afin d’obtenir un accord de trêve avant le début du  mois sacré du Ramadhan.

Un tel accord permettrait une libération des prisonniers israéliens détenus par le Hamas à Ghaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par l’occupant. Une source informée au sein du Hamas, qui a requis l’anonymat, a déclaré à Al Jazeera que le mouvement exige que l’occupant israélien «cesse son agression» sur la bande de Ghaza et «permette l’entrée sans restriction de l’aide humanitaire», afin que de «continuer à participer» aux négociations sur l’échange de prisonniers.

Dans le cas contraire, le mouvement de  résistance palestinien pourrait envisager de «suspendre» sa participation aux négociations comme l’une des options pour répondre à l’agression continue de l’occupant et à la politique visant à affamer la population civile à Ghaza, a précisé Al Jazeera. S’exprimant sur ce sujet, le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, repris par la chaîne qatarie, a estimé qu’un cessez-le-feu «faciliterait l’accès de l’aide humanitaire à Ghaza».

«La situation actuelle à Gaza est inacceptable, a-ti-l déclaré. (…) Nous avons l’occasion d’obtenir un cessez-le-feu immédiat.»Les Etats-Unis, principal soutien d’Israël, accusé de complicité de génocide, réclament désormais, avec de plus en plus d’insistance, un cessez-le-feu face à la catastrophe humanitaire sans précédent à Ghaza.

Lors d’une rencontre, lundi, avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, a exprimé sa «profonde inquiétude» pour Ghaza, cinq mois après le début de l’entreprise génocidaire israélienne, cautionnée jusque-là par les Américains.

Biden ne cache plus sa «frustration»

Harris a appelé le Hamas à «accepter» les conditions qui sont sur la table pour une libération des otages qui se traduirait par un cessez-le-feu immédiat de six semaines et «permettrait d’augmenter» l’aide humanitaire.

Une démarche que n’approuve pas la résistance palestinienne qui pose comme condition, avant tout accord, un cessez-le-feu définitif et un retrait militaire israélien de Ghaza. Selon des médias israéliens, le gouvernement Netanyahu a exigé que le Hamas lui communique une liste précise des prisonniers aux mains des résistants palestiniens pour aboutir à un résultat.

Ce que conteste Bassem Nail, haut responsable de la direction politique du Hamas, qui a accusé Israël de bloquer les négociations, dans une déclaration à l’AFP, et affirmé que «la balle (était) dans le camp» des Etats-Unis.

Pourtant, au deuxième jour des négociations (lundi), l’espoir «était encore permis», avait  annoncé la chaîne égyptienne AlQahera News, citant «un haut responsable» égyptien. «Il y a eu un progrès significatif dans les négociations» qui ont repris dimanche sans représentant israélien, avait encore dit ce responsable.

Lundi dans la matinée, Al Qahera News affirmait que l’Egypte poursuivait «ses efforts intenses pour parvenir à une trêve avant le Ramadhan». Alors que tous les efforts vont dans le sens d’un cessez-le-feu, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, rame à contre-courant.

Il a rejeté lundi cet appel au cessez-le-feu affirmant que sur la plateforme X que «l’heure est venue de détruire le Hamas». Devant des membres de son parti d’extrême droite Force juive, il a déclaré qu’il est à présent nécessaire «de mettre fin aux pourparlers et passer immédiatement à une phase de combat plus puissante».

La posture de pyromanes qu’adoptent, depuis le début de la guerre, les ministres de l’extrême droite israélienne, dont Ben Gvir, continue de donner sérieusement à réfléchir aux membres de l’administration américaine. Selon le site Axios, l’administration Biden ne cache plus sa «frustration» face à l’attitude du gouvernement israélien.

Citant des responsables américains, Axios a rapporté hier que le carnage commis jeudi au rond-point An Naboulsi, à Ghaza, «représentait un tournant pour l’administration du président américain Joe Biden».  Toujours selon Axios, le membre du conseil de guerre israélien Benny Gantz a pris connaissance, lors de ses entretiens à Washington, de l’ampleur de la frustration de l’administration Biden à l’égard du gouvernement israélien.
 

 

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