Nazim Gherabi. Urologue : «Le cancer de la prostate est classiquement asymptomatique et silencieux»

30/11/2023 mis à jour: 23:59
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Photo : D. R.
  • Quels sont les cancers spécifiquement masculins ?

Le cancer de la prostate et cancer des testicules sont les cancers spécifiquement masculins et c’est d’ailleurs tout l’intérêt du mois de Movember qui a pour objectif de sensibiliser le grand public à propos de ces pathologies.

  •  A quoi sert la prostate ? 

La prostate est une petite glande du système reproducteur, située en dessous de la vessie, et dont le rôle est de protéger les spermatozoïdes.

  •  Le cancer de la prostate est-il en progression en Algérie ?

Le cancer de la prostate est au 2e rang des cancers masculins en Algérie (après le cancer du poumon) avec 13,2%. Dans le monde, les statistiques de l’OMS démontrent qu’un homme sur 8 sera atteint d’un cancer de la prostate au cours de sa vie.

  •  Il existe deux principales pathologies de la prostate. Lesquelles ?

Il faut bien distinguer l’hypertrophie bénigne de la prostate et le cancer de la prostate, qui sont deux pathologies différentes qui touchent des parties différentes de la prostate.

Cependant, elles peuvent coexister en même temps chez le même patient.

  • Quels sont les symptômes qui doivent alerter ?

Aucun... Il faut savoir que le cancer de la prostate est classiquement asymptomatique et silencieux, ou du moins dans les premières phases d’évolution. L’objectif est de détecter ce cancer avant qu’il ne soit symptomatique. Des symptômes non spécifiques, tels que des difficultés à uriner, du sang dans les urines, du sang dans le sperme, voire des douleurs abdominales ou osseuses peuvent témoigner d’une maladie déjà évoluée.

  •  Quels sont les facteurs à risque ?

L’âge, les antécédents familiaux de cancer de la prostate et l’origine ethnique sont des facteurs de risque de cancer de la prostate.

  •  Qui est concerné par le dépistage ?

Tous les hommes âgés entre 50 et 75 ans sont concernés par le dépistage du cancer de la prostate. A noter qu’en cas d’antécédent familial, ce dépistage est à débuter dès l’âge de 45 ans.

  •  Comment diagnostique-t-on un cancer de la prostate ?

Lorsque le patient présente un taux de PSA élevé (dosage sanguin) et/ou un toucher rectal suspect, une IRM de la prostate est demandée avant de réaliser une biopsie prostatique.

C’est cette dernière, après étude anatomo-pathologique, qui posera le diagnostic du cancer de la prostate et précisera de quel type de cancer il s’agit.

  •  Quels sont les traitements possibles ?

On distingue, selon le stade de la maladie, deux types de traitements. Il y a les traitements curatifs et les traitements palliatifs. En ce qui concerne les traitements curatifs, on retrouve la chirurgie, la radiothérapie ou radio-hormonothérapie. Pour ce qui est des traitements palliatifs, on propose l’hormonothérapie ou la chimiothérapie.

  •  Quelles sont les chances de survie à un cancer de la prostate ?

La survie à un cancer de la prostate dépend du stade auquel est diagnostiquée la maladie.

Afin d’évaluer cela, on parle plutôt de taux de survie à 5 ans. Ces taux sont excellents en cas de cancer localisé et le pronostic est plus réservé en cas de cancer métastatique.

On peut retenir que dans la plupart des cas, le cancer de la prostate est un cancer du sujet âgé et un cancer d’évolution lente.

  •  On parle beaucoup d’Octobre rose pour le cancer du sein, mais moins de Movember pour le cancer de l’homme. Pourquoi ?

C’est probablement dû à la méconnaissance de cette pathologie par le grand public et peut-être par un certain tabou qui entoure la question.

  •  Selon vous, les campagnes de sensibilisation, telles que Movember, ont-elles un effet positif ?

Ces dernières années, on note une nette augmentation de la médiatisation du cancer de la prostate grâce au Movember et aux différentes campagnes de sensibilisation qui ont lieu chaque année. Cela permet un dépistage précoce de la maladie et une augmentation des taux de survie des patients diagnostiqués.

Cancer de la prostate : Lancement des journées de sensibilisation et de dépistage

Beaucoup moins populaire qu’Octobre rose, le mouvement «Movember», qui se déroule chaque mois de novembre, mobilise contre les cancers masculins, dont le taux d’incidence reste élevé. Et c’est justement à cette occasion que des journées de sensibilisation et de dépistage précoce du cancer de la prostate au profit des journalistes et personnels des organes de presse ont été lancées hier au niveau de la maison de la presse Tahar Djaout à Alger.

«L’objectif de ces journées est de sensibiliser la population à travers la presse. L’idée est d’encourager le dépistage précoce du cancer de la prostate qui arrive désormais à la 3e place des causes de mortalité chez l’homme», affirme le Dr Fethi Terki, onco-urologue. «Malheureusement, il y a encore des patients qui viennent nous voir à un stade avancé de la maladie», se désole-t-il.

Des tests de dépistage se poursuivront donc jusqu’à demain. Les examens se font sur place. «On fera les analyses et les échographies nécessaires. Un suivi est aussi assuré en cas de souci», assurent les médecins. A noter que ces journées de sensibilisation sont organisées conjointement par la direction de la maison de la presse et le journal électronique esseha.dz. S. O.


 


 


 

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