Après des années de «disette» dans le secteur automobile, une nouvelle dynamique s’installe, annonçant des projets d’avenir stratégiques et de grande envergure. L’Algérie jette non seulement les bases d’une industrie automobile, mais œuvre parallèlement pour la création de tout un écosystème qui est appelé à accompagner le secteur.
D’abord, par l’installation d’usines d’industrie automobile, consolider le tissu de la sous-traitance locale, l’encouragement des fabricants locaux et favoriser la création d’un réseau d’opérateurs dédiés à la maintenance automobile. Ce dernier point représente une condition sine qua non du point de vue de son importance.
Il faut dire que depuis le départ des marques automobiles du pays en 2019, qui garantissaient le service après-vente, l’amateurisme a pris le relais. A des exceptions près, certains professionnels se sont bien au contraire maintenus, restant à l’écoute d’un marché manquant d’expertise et de la pièce de rechange. Ces labels s’invitent sur un marché de la maintenance dominé par les réseaux indépendants.
Leur naissance au début des années 2000 a permis à certaines marques de conserver dans leur sphère des agents qui ne pouvaient plus suivre l’évolution de leurs standards. A l’image de l’enseigne Motrio qui a su tirer son épingle du jeu durant des années dans le domaine de l’entretien des véhicules sur le marché. Présent dans le pays depuis 2008, l’opérateur français était la première enseigne après-vente filiale de Renault en Algérie.
En quelques années seulement, et grâce à ses activités concluantes, il passe du petit poucet au géant de renommée comptant aujourd’hui plus de 150 agents répartis à travers le pays, emboitant le pas même à ses concurrents plus anciens, à savoir Midas et Speedy. Une recette de succès qui a inspiré le groupe Stellantis en 2023 à renforcer ses activités, avec la signature d’un partenariat avec une autres enseigne ; Eurorepar Car Service, en complément des concessionnaires et des agents du groupe.
Mutation
L’émergence de ces opérateurs multimarques constitue aujourd’hui un atout de taille aux consommateurs cherchant une prestation de service de qualité à des prix contenus. Mais pas que, ces enseignes internationales contribuent à l’économie locale en favorisant la production algériennes de pièces de rechange. A l’exemple de Motrio qui recourt depuis quelques années aux fournisseurs algériens de pièces de rechanges pour alimenter ses garages.
Il compte dans son répertoire de référencement de 27 000 pièces, environs 300 pièces fabriquées en Algérie telles que des lubrifiants, des batteries, des filtrations, des fluides automobiles, des bougies et balais d’essuie-glace. Eurorepar, quant à lui, met les bouchées doubles et compte sur son expertise.
Sa stratégie favorise la proximité et la localisation du client où il est présent à travers 69 agents répartis sur 28 wilayas du pays. Les responsables de l’enseigne indiquent vouloir atteindre 200 ateliers en 2026 pour couvrir 90% des besoins essentiels en matière de maintenance du parc automobile algérien.
Près de vingt ans après la création de ces enseignes, les constructeurs ont revu leur copie pour s’adapter à un marché de l’après-vente en transformation. La concurrence s’est renforcée et les entrées ateliers ont chuté. Le pragmatisme l’a emporté dans les états majors des constructeurs. L’élargissement des services proposés par les marques en témoigne.
A l’heure où le marché est paupérisé par l’offre, ces enseignes ont mis en place des logistiques structurées dans tous les domaines. Les automobilistes peuvent trouver tous les services dont ils ont besoin. Il s’agit pour les marques de toucher des clients qui ont quitté leurs réseaux agréés, afin de les ramener. Un véritable niveau supplémentaire de réseau se constitue ainsi chez les marques groupes Renault et Stellantis en Algérie. Une évolution assumée pleinement en interne.