Monoxyde de carbone : 10 morts depuis le début de l’année à Sétif

13/02/2022 mis à jour: 00:57
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Invisible et indécelable à la fois, le monoxyde de carbone fait des ravages dans différentes localités de la wilaya de Sétif, où le nombre de personnes décédées à la suite de l’inhalation de ce gaz toxique va sans nul doute dépasser le sinistre bilan de l’année dernière. 

Avec la disparition tragique de quatre membres d’une même famille (le père 49 ans, son épouse 38 ans et leurs deux enfants âgés respectivement de 2 et 8 ans) à Aïn Arnat, chef-lieu de daïra situé à 7 km à l’ouest de Sétif, asphyxiés, mercredi dernier, par les émanations de gaz brûlés, la deuxième wilaya du pays en nombre d’habitants enregistre en ce début d’année 10 décès. Il est vrai que les pertes humaines sont énormes, le bilan de l’année 2021 n’a pas dépassé les 10 disparitions.

Contacté par El Watan, le capitaine Ahmed Lamamra, responsable de la communication à la direction de la Protection civile de Sétif, ayant enregistré entre janvier et février de l’année en cours 22 interventions dont 6 mortelles, a bien voulu apporter des éclaircissements et énumérer les principales causes du drame endeuillant chaque année plusieurs dizaines de familles. «En dépit des campagnes de sensibilisation lancées par la Protection civile bien avant la période hivernale, le nombre des victimes du monoxyde de carbone est en hausse.

Comparativement à 2021, marquée par 72 interventions et 10 décès, la situation des deux premiers mois de l’année 2022 est critique. Puisque l’on a malheureusement égalé le chiffre de 2021», souligne en préambule notre interlocuteur. «La mauvaise installation des équipements de chauffage, le manque d’entretien du conduit favorisent l’émanation de ce tueur invisible et silencieux. L’absence de ventilation et d’évacuation des gaz brûlés déciment des familles entières, chaque année.

Défaillants ou mal installés, les chauffe-eau sont les autres sources d’émission de monoxyde de carbone et de drames», précise le capitaine Ahmed Lamamra. Interrogé sur les personnes les plus touchées ou exposées à un problème prenant les allures d’une véritable hécatombe, notre interlocuteur estime que le phénomène n’épargne aucune catégorie de la société. «L’émanation des gaz brûlés n’est pas spécifique aux habitants des immeubles collectifs où l’absence de ramonage des conduits est à l’origine de bon nombre d’accidents. Utilisant un long conduit verticalement, en lieu et place d’une installation horizontale, de nombreux habitants de logements individuels en font les frais.

L’utilisation de réchaud et de panneaux radians dans des espaces dépourvus de la moindre aération a été le plus souvent fatale à de nombreux citoyens de différents centres urbains ou localités de la wilaya, où paradoxalement la campagne de sensibilisation est permanente», conclut l’officier de la Protection civile de la wilaya, ayant enregistré, à Aïn Azel, le décès d’une personne aux besoins spécifiques calcinée par une résistance utilisée comme moyen de chauffage. 

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