La pièce Saha l’artiste produite en 2019 par la coopérative théâtrale Sindjab de Bordj Menaïel, en collaboration avec le Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine Bachtarzi, a conquis, dimanche soir, le public connaisseur du héâtre régional Amar Laskri de la ville de Bouira.
La pièce est écrite et mise en scène par Omar Fetmouche. C’est l’histoire d’un jeune musicien qui cherche une corde à son instrument dans un pays déserté par toutes les formes de l’art, et qui a fini de le quitter en allant ailleurs dans l’espoir de réaliser son rêve, celui d’acquérir un instrument musical, une contrebasse.
Servi par le talentueux comédien Ahcène Azazni, qui a une passion inégale aux planches, le monodrame dénonce des problèmes et des péripéties sociaux des artistes en Algérie. La pièce est composée de sept personnages. L’histoire commence par ce violoniste auquel manquait le fil à son instrument.
L’artiste, qui vivait dans un environnement hostile à toute création artistique et après avoir sillonné vainement des cités à la recherche du Moul El Khit, a décidé de quitter le pays. Dans son quartier, la quasi-totalité des commerces et magasins de vente d’accessoires d’instruments musicaux se sont transformés en «fast-food». Une société boulimique et de consommation.
La pièce dresse aussi un véritable constat des plus alarmants qui règne dans notre société frappée par l’absence de l’art, la perte de valeurs et la pollution. Le comédien Ahcène Azazni, qui a débuté dans le théâtre en 1977, au niveau de la maison de jeunes de sa ville natale, Bordj Menaïel dans la wilaya de Boumerdès sous la houlette de l’un des pionniers du théâtre algérien, Omar Fetmouche a joué dans plusieurs pièces de théâtre et films dont Hocine Visa. Il a été applaudi et salué par le public présent.
Saha l’artiste est une pièce illustrant parfaitement les déboires et l’absence des espaces de créativité. Le comédien Ahcène Azazni, qui a tenu en haleine son public, a su véhiculer tant de messages à son auditoire qu’il a fortement applaudi.