Le ministre de la Santé, le Pr Benbouzid, a indiqué que 20 000 lits sont mobilisés pour faire face à la pandémie de la Covid-19. «Nous n’avons utilisé pour le moment que 5000 lits.»
Le variant Omicron a pris le dessus sur le variant Delta en Algérie. C’est du moins ce qu’a fait savoir, hier, le Pr Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé, en annonçant que 60% des personnes testées positives à la Covid-19 sont touchées par le variant Omicron.
En effet, le Pr Benbouzid a annoncé que le variant Omicron est dominant en Algérie qui connait une 4e vague de la pandémie de la Covid-19. Invité de l’émission «Chourouk morning TV», il a souligné que la situation pandémique dans le pays reste difficile, mais maîtrisée. «Pour affronter cette nouvelle vague, nous avons mobilisé 20 000 lits. Nous n’en avons utilisé pour le moment que 5000. Donc, la situation reste maîtrisée, notamment que le variant dominant aujourd’hui est l’Omicron qui reste moins virulent que le Delta. Toutefois, cela n’est pas une raison pour se lâcher ou mettre de côté les mesures barrières ou encore la vaccination.
Un geste qui permet d’arriver à l’immunité collective et qui pourra mettre fin à la propagation du virus», déclare le ministre qui souligne que les wilayas les plus touchées sont Alger, Béjaïa, Tizi Ouzou et Sétif. Même s’il reconnaît que les chiffres donnés ne sont pas représentatifs de la réalité, il ne cache pas sa déception par rapport au taux de vaccination qui ne dépasse pas les 13% sur le territoire national.
Sur ce chiffre, seulement 29% des personnes vaccinées ont reçu leur 2e dose. Il a rappelé que les objectifs tracés lors du lancement de la première campagne étaient d’arriver d’ici décembre dernier à 70% de population vaccinée, soit 20 millions d’Algériens à raison de 2000 personnes par jour. «Durant la 3e vague, nous avons enregistré nos pics en matière de vaccination avec en moyenne 4000 personnes vaccinées par jour.
Nous avions atteint en mois de juillet dernier parfois les 10 000 et 30 000 personnes vaccinées par jour. Ce qui est énorme comparé à nos prévisions. Mais ces chiffres n’ont pas duré. Pourtant, nous avons tout fait pour la réussite des campagnes de vaccination. Nous avons investi tous les espaces publics entre placettes et espaces de loisirs et les stations de transport dont le métro d’Alger.
Il y a eu des jours où nous ne vaccinions même pas une personne. Mais cela ne nous dissuade pas et nous lançons une énième campagne nationale de vaccination. Nous ne nous arrêterons que lorsque nous aurons atteint nos objectifs», déclare le ministre qui appelle à ne pas tendre l’oreille aux rumeurs, notamment celles en relation avec les effets indésirables non prouvés du vaccin anti-Covid.
Pas de vaccination pour les enfants
Dans le même sillage, le Pr Benbouzid affirme qu’aucune décision n’a été prise concernant la vaccination des enfants. Il rassure qu’une telle démarche ne peut se faire qu’après validation du Conseil scientifique qui est chargé de lancer toutes les études et concertations avant validation. La priorité aujourd’hui, selon le premier responsable du secteur de la santé, est la vaccination des adultes, notamment dans les secteurs prioritaires tels que l’éducation et la santé.
Dans ces deux secteurs, le taux de vaccination ne dépasse pas les 33%. Un chiffre très faible par rapport au nombre important de travailleurs qu’ils comptent. «Nous avons un stock de doses de vaccins anti-Covid qui dépasse les 10 millions d’unités. Une quantité qui couvrirait nos besoins pendant deux ans.
La vaccination reste notre unique solution pour acquérir l’immunité collective, surtout que la majorité écrasante des patients qui sont en réanimation ou décédés sont tous non-vaccinés. Aujourd’hui, le geste vaccinal reste une priorité, notamment pour les secteurs qui accueillent du public, à savoir l’éducation et la santé», atteste-t-il avant de mettre fin aux rumeurs quant à un éventuel prolongement de la fermeture des écoles.
Il affirme que les cours vont reprendre dimanche prochain après une campagne de désinfection des établissements et une autre de vaccination au profit des travailleurs du secteur. Pour le dépistage, le ministre souligne que l’Algérie compte 130 laboratoires d’analyses disposant de tests PCR. Il aussi indiqué que l’Algérie fera don prochainement d’un million de doses de vaccin anti-Covid et de 3000 litres d’oxygène à la Tunisie.
Pénurie de médicaments : Boubouzid s’en lave les mains
Le ministre de la Santé, le Pr Abderrahmane Benbouzid, a dégagé toute responsabilité de son secteur dans les pénuries de médicaments. «Bien avant d’être ministre, les pénuries de médicaments, de matériels ou d’oxygène étaient d’actualité dans les structures hospitalières au point où nous étions obligés parfois de reporter des interventions chirurgicales. Le ministère de la Santé est toujours accusé à tort dans cette affaire», tranche le Pr Benbouzid, invité sur Echourouk TV.
Concernant les rumeurs quant à l’approvisionnement «excessif» de la Pharmacie centrale en anticoagulants, le ministre considère que la mission cet organisme est d’approvisonner les établissements hospitaliers en produits pharmaceutiques. «C’est tout à fait normal que la Pharmacie centrale renouvelle ses stocks pour subvenir aux différentes demandes des établissements sanitaires du territoire national. Toutefois, il ne faut pas oublier les ventes concomitantes de médicaments dénoncées par les pharmaciens d’officine eux-mêmes.
De ce fait, je les appelle à ne vendre des médicaments que sur ordonnance. Nous éviterons ainsi que des citoyens stockent des produits pharmaceutiques de crainte de pénuries qu’ils créeront eux-mêmes», ajoute le ministre qui pointe du doigt implicitement le ministère de l’Industrie pharmaceutique censé veiller à la disponibilité de ces médicaments très demandés, notamment en cette période de pandémie. Pour rappel, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, avait assuré que ses services œuvraient à parer à toute pénurie.
Asma B.