C’est un monument historique au passé incroyablement riche, se trouvant à 110 km de la capitale, Alger, qui est aujourd’hui livré au vandalisme, abandonné. Il n’y aucune plaque indicative pour cette ferme de Stigès érigée durant l’ère coloniale à la sortie ouest de la localité côtière de Messelmoune, wilaya de Tipasa.
Ici commence la route de la libération de la France, de l’Europe et du monde du joug nazi», lit-on dans cette plaque commémorative. Dans le détroit de Gibraltar le 19 octobre 1942, le lieutenant anglais, Norman Limbury Auchinleck Jewel Auchinleck (29 ans), Commandant du petit sous-marin Seraph avait été convoqué par le major-général américain Mark Wayne Clark par le biais du capitaine anglais Fawkes. Une importante conférence anglo-américaine allait se tenir à la Résidence du Gouverneur à Gibraltar.
Il s’agissait de la préparation d’une mission secrète qui devait avoir lieu dans une ferme située au bord de la plage de Messelmoune (Algérie). C’est le capitaine anglais Fawkes qui réagit immédiatement en déclarant : «Le projet est parfaitement réalisable dit-il au Général US Clarck, dit-il à l’adjoint du général US, Dwight Eisenhower, commandant des forces terrestres, navales et aériennes de la coalition contre les forces nazies.»
Dans la wilaya de Tipasa, la ferme avait abrité le 22 octobre 1942 cette rencontre ultra-secrète présidée par le général Clark. Elle avait regroupé les Américains, les Anglais et des résistants français, sous l’ère de Vichy.
Le général US était arrivé secrètement à bord du sous-marin Seraph à 01h30 dans la nuit du 19 au 20 octobre 1942. Il a été escorté par les commandos anglais. Il avait rejoint la plage de Messelmoune avec le groupe à bord de 5 zodiacs.
La délégation anglo-américaine avait quitté la ferme quand ses membres sont venus, le 20 octobre 1942 à 5h30. L’objectif de cette réunion consistait à préparer le débarquement des forces alliées à Alger, l’opération «Torch».
Le 8 novembre 1942, il y a eu l’exécution des plans préparés à la ferme de Stigès. Le cuisinier dans cette ferme de Messelmoune était Algérien. En 2004, l’ex-wali de Tipasa, le défunt Hadj Ouchen Mohamed (Allah errahmou) avait alloué une enveloppe de 5 millions de dinars pour l’aménagement et la mise à niveau du site (ferme, ndlr), après avoir relogé les 38 familles rurales qui avaient squatté la ferme.
Un projet de 50 logements érigés à quelques encablures du monument historique avait été affecté aux familles rurales pour libérer la ferme et permettre aux services techniques d’entamer l’étude et les travaux. L’Algérie n’a rien fait réhabiliter ce monument historique classé sous l’ère de Khalida Toumi, l’ex- ministre de la Culture. A présent, l’Algérie et les USA comptent renforcer leur coopération dans le domaine du secteur du tourisme.
Ce monument historique national mérite une attention dans l’intérêt économique national, de surcroît en créant des emplois chez les artisans de Messelmoune d’abord et ensuite dans l’intérêt des deux peuples.
L’ex-ambassadeur US, Son Excellence Henry Ensher en visite au musée de Cherchell, après avoir annoncé un don US de 30 000 dollars US au profit du musée national de Cherchell avait répondu à la question d’El Watan.
«Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités algériennes pour intervenir dans le secteur culturel. Nous Américains considérons la ferme de Messelmoune, comme étant un site historique, un lieu qui renferme une partie de notre passé historique, cette ferme est chargée d’histoire», conclut-il.
En ce mois du patrimoine les départements ministériels du tourisme et celui de la culture doivent réagir enfin, afin d’exploiter toutes les potentialités que recèle notre pays, éviter de rester calfeutrer dans leurs bureaux, dans la capitale.