Les marchés sont approvisionnés assez régulièrement ces dernières semaines en fruits et légumes de saison et les prix demeurent assez stables. C’est le constat fait lors d’une tournée au niveau de certains marchés de la capitale.
La pomme de terre à 70 DA, la carotte à 80 DA, la tomate à 90 DA, les oignons entre 50 et 70 DA, des prix qui semblent abordables globalement pour les acheteurs. Ils espèrent cependant que ces prix resteront maîtrisables pendant le Ramadhan, un mois où le rituel est plutôt à la hausse des prix.
Pour venir à bout du phénomène de la spéculation des vendeurs et de l’insatiable appétit des commerçants dans ce domaine, l’Etat a programmé de moderniser les marchés de gros conformément au plan national de distribution dans le but de protéger le pouvoir d’achat des citoyens. L’Algérie compte au total 54 marchés de gros de fruits et légumes dont 3 espaces gérés par des privés (Tizi Ouzou, Batna et Sidi Bel Abbès).
Il faut savoir aussi que l’Algérie a produit cette année plus de 15 millions de quintaux d’agrumes et le fellah cède la pomme de terre au prix de 15 DA le kilo, on la retrouve parfois à des prix exagérés de 80 DA ou 90 DA chez les détaillants ! Les Algériens consommaient 300 000 tonnes par an de divers types de légumineuses, alors que cette année, l’Algérie dispose d’un stock de plus de 190 000 tonnes pour gérer le marché.
La disponibilité des fruits et légumes dépend directement de la production agricole et des capacités de stockage. Une gestion optimale de ce processus assurera une offre régulière à des prix raisonnables, répondant ainsi aux besoins des citoyens. En effet, la production agricole est soumise à des facteurs naturels et climatiques, ce qui rend la disponibilité des produits saisonniers parfois incertaine.
Cependant, il est également vrai que nos capacités de stockage jouent un rôle crucial dans la stabilité de l’offre alimentaire. Contacté, Hacène Menouar, président de l’association El Aman, a confirmé la disponibilité variée des fruits et légumes à des prix qu’il qualifie de «raisonnables, en tout cas un prix juste par rapport au prix de revient» et qui «provient de l’effort consenti par les producteurs, mais un travail effectué sans programmation».
Frais de transport
Il dira aussi : «Notre crainte, c’est la surproduction qui va induire inévitablement le gaspillage. Donc, il faudrait que les pouvoirs publics profitent de cette occasion pour essayer de réguler ce marché pour les saisons à venir. On a les moyens et le potentiel. Malgré la faible pluviométrie, il y a eu quand même de bonnes productions en termes de produits agricoles.
Les pouvoirs publics doivent cerner tout cela, programmer, faire de la planification agricole pour qu’il n’y ait pas de baisse de production, car si les producteurs ne gagnent pas, l’année prochaine, ils n’auront pas de quoi investir.» Hacène Menouar suggère ainsi de «surveiller cette tendance, on doit les soutenir aussi en cas où les prix descendent trop bas.
Et pour maintenir le cap, je dirais qu’il faut que les produits arrivent partout en Algérie, parce qu’il faut aussi qu’il y ait un réseau professionnel pour que tous ces produits soient acheminés vers toutes les régions du pays, car dans certaines régions, les prix sont encore élevés, notamment au Sud. Malheureusement, les consommateurs payent les frais de transport et de l’éloignement.
Ce serait bien que les pouvoirs publics reviennent sur cette histoire de subventions des transports des produits alimentaires». Par ailleurs, il ajoute que cela doit donner «à réfléchir aux organisations professionnelles pour organiser la filière de l’exportation, du moment qu’on peut avoir des productions ‘correctes’.
Donc, on doit aussi produire pour l’exportation, ne pas attendre à ce qu’il y ait du surplus pour exporter, mais aller carrément vers des productions spécifiques pour l’exportation du moment qu’on est en train de voir des produits d’un aspect très correct et avec des quantités abondantes.
C’est ce qu’il faut pour l’exportation. Les pays où on doit vendre doivent s’assurer que nous avons de la qualité et aussi de la disponibilité, avec des quantités considérables pour toute la durée du contrat de commande».