Le Maroc a connu en 2022 près de 12 000 manifestations de protestation, a révélé la présidente du Conseil national marocain des droits de l’homme (gouvernemental), Amina Bouayach, lors d’une conférence de presse organisée mercredi à Rabat, pour présenter le rapport annuel 2022 de l’institution.
Dans sa présentation, Mme Bouayach a estimé que ce chiffre énorme «montre que le palais royal et le gouvernement Akhannouch sont déconnectés du peuple marocain», notant que «les protestataires réclament plusieurs droits, dont le droit à la santé, au travail, au logement et à l’éducation». Elle a également évoqué «les protestations contre la hausse des prix des produits de consommation».
Le rapport cite, entre autres protestations, «la protestation des avocats contre le projet de budget, celle des enseignants contractuels, celle contre la hausse des prix des hydrocarbures et celle des agriculteurs, outre les protestations pour réclamer la libération des détenus». Les avocats marocains rejettent les nouveaux impôts qui leur sont imposés, les enseignants contractuels réclament leur intégration dans le secteur public et les agriculteurs demandent un soutien en raison de la sécheresse.
Toutes ces protestations ont été réprimées, selon le rapport, qui souligne que «les autorités locales ont interdit un sit-in dans la ville de Casablanca (Ouest), tandis que les forces de l’ordre public sont intervenues de manière brutale dans un sit-in de protestation dans la ville de Meknès (Nord), faisant des blessés parmi les protestataires. Les participants à un autre sit-in dans la ville de M’rirt (Moyen Atlas) ont été également dispersés par les forces de l’ordre», selon le même rapport.
En 2022, le Maroc a connu plusieurs sit-in de protestation, essentiellement à Rabat, Tanger et Marrakech, en raison de la flambée des prix et de la détérioration des conditions de vie, lors desquels les agents de l’ordre ont eu recours à la force pour disperser les manifestants.
En revanche, le rapport gouvernemental a omis les principaux sit-in de protestation revendiquant de revenir sur la décision de normalisation avec l’entité sioniste, considérée par les Marocains comme une trahison envers le peuple palestinien qui est exposé aux agressions et attaques terroristes menées par les forces de l’armée d’occupation sionistes.