Les marchés de la capitale et même les vendeurs par camions mobiles sur le bord des routes ont affiché une hausse vertigineuse des prix des légumes et des fruits, coïncidant avec le début du mois de Ramadhan.
Les prix de certains produits tels que le poivron et la courgette ont atteint entre 160 et 200 DA, tandis que les prix des carottes, des navets et artichauts variaient entre 50 et 80 dinars. La pomme de terre est considérée comme l’un des produits qui a connu une stabilité par rapport aux années précédentes, puisqu’elle est toujours proposée entre 55 et 65 DA.
Au niveau des marchés de gros des fruits et légumes, on affirme que les prix vont se stabiliser progressivement au milieu du mois de Ramadhan avec la récolte et l’entrée des produits de Biskra fin mars. La baisse des prix sera légère dans un premier temps en raison de la forte demande d’approvisionnement.
Les raisons des prix élevés les plus citées sont l’absence de la culture de consommation, les achats impulsifs qui se font plus par tradition que par nécessité, la spéculation qui commence par la location de terres agricoles, la cherté des engrais et leur rareté sans oublier le fait que la plupart des produits actuels sont cultivés sous serres, ce qui augmente les charges de l’agriculteur.
L’effondrement de la valeur de la monnaie nationale et la baisse du pouvoir d’achat, durement touché malgré l’ampleur du soutien de l’Etat sont aussi considérés comme des facteurs qui provoquent la volatilité des prix.
Dans ce contexte, les associations de défense des consommateurs demandent à être plus impliquées car elles peuvent apporter leur expérience dans la surveillance du marché, mais aussi formuler des recommandations et proposer des alternatives. Il faudrait par exemple élaborer une carte agricole pour savoir quoi produire, quelle quantité et à quel moment.
Une question se pose avec acuité : où en est la Commission nationale de moralisation des activités commerciales en charge de proposer des mesures et des mécanismes pour la régulation du marché et la gestion des espaces commerciaux et veiller au respect de la transparence des transactions commerciales ? Elle a été mise en place en juin 2021 avec des associations et organismes.
Quelle est sa position et quel est son rôle dans le contexte de crise actuelle ? Il va falloir mettre de l’ordre par une réforme structurelle sérieuse de nos marchés et tant que ce n’est pas fait, ces problèmes spécifiques vont se poser durant le Ramadhan mais également réapparaitre lors de la rentrée et de l’Aïd El fitr.