Chaleureux, avenant, parfois blagueur mais toujours agréable, qui aimait les mots d'esprit. Tel était Mahieddine. Il a gardé la fougue verbale de sa jeunesse. C'était un ami, qui pouvait se permettre quelques écarts avec moi.
C'est lui qui m'a collé le sobriquet de «Hamid la fouine». Eu égard, selon lui, à mes déplacements improvisés, jouissant d'un don d'ubiquité. «Il est en même temps à Bologhine et à Kouba, son quartier», confiait-il interrogatif, à mes camarades de la Sportive. Quand je lui avais demandé de m'expliquer ce phénomène, il me répliqua. Tu es un journaliste toujours en éveil en quête d'informations. Tu fouines partout, même si tu dois aller en Chine !!! Heureusement pour moi, le sobriquet n'a pas dépassé le cercle restreint de nos amis, même si Mahieddine Khalef, Allah yerahmou, en a été l'utilisateur le plus assidu.
Militant de la cause nationale, à un âge précoce, il a activé à La Casbah et y a vécu ses grandes heures de patriote engagé et rares sont ceux qui le savent. Il était un supporter invétéré de l'USMA, dont il a été un fidèle et engagé président. Quand l'équipe traversait de mauvaises passes, il était chagriné. Autant ne pas l'approcher, au risque d'essuyer une cinglante salve de reprimandes !
A El Moudjahid où il faisait partie de l'équipe dirigeante, il était apprécié et respecté. Il a apporté sa touche toute de finesse et de professionnalisme. Son penchant pour le sport ne l'avait jamais quitté puisqu'il a été l'initiateur d'un nouvel hebdo sportif autour d'une équipe puisée en majorité parmi les élements de la rédaction sportive d'El Moudjahid. Hélas, son beau projet fut un mort-né et le journal s'arrêta à son numéro zéro. La tutelle y avait mis son veto. Cet hebdo avait bonne figure et était de belle facture. Mahieddine a exercé aussi à l'APS, dont il fut le correspondant à Madrid.
Pour Rachid Lourdjane, ancien confrère, Mahieddine Allouache nous a quittés pour un monde meilleur. Ancien journaliste d'El Moudjahid, il a été sollicité pour toutes les innovations techniques et rédactionnelles en compagnie de ses amis Bachir Rezzoug et Abdelaziz Hassani. Discret sur son passé révolutionnaire, Mahieddine était au cœur de la Bataille d'Alger dans le noyau de Yacef Saadi. C'était notre «Senior» et nous gardons de ce gentleman le souvenir d'un homme impliqué dans la modernisation de la presse écrite, un homme généreux qui incarnait le respect. Sincères condoléances à sa famille.