Lutte contre l’inflation : La dernière ligne droite sera «la plus difficile» selon la BRI

27/06/2023 mis à jour: 00:15
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Agustín Carstens, directeur général de la BRI - Photo : D. R.

Le directeur général de la BRI et ancien gouverneur de la banque centrale du Mexique, Agustín Carstens, estime que «stabiliser l’inflation demande des efforts». Néanmoins, a-t-il ajouté, «un ajustement trop lent aujourd’hui pourrait nécessiter encore plus d’efforts à long terme».

La dernière ligne droite dans la lutte contre l’inflation sera «la plus difficile» pour les banques centrales avertit la Banque des règlements internationaux (BRI), alors qu’elles doivent encore remonter leurs taux.

La banque centrale des banques centrales explique, dans son rapport annuel, que, face à l’emballement de l’inflation, les banques centrales ont lancé un cycle de resserrement de leur taux d’intérêt sans pareil depuis les années 1970 dans le but d’empêcher que l’inflation ne s’enracine.

Mais, fait-elle observer, ce resserrement des politiques monétaires se fait cependant dans un contexte très délicat. La raison ? Des dettes accumulées par les entreprises et Etats après une longue phase de taux d’intérêt exceptionnellement bas.

Le directeur général de la BRI et ancien gouverneur de la banque centrale du Mexique, Agustín Carstens, estime, dans le communiqué accompagnant le rapport, que «stabiliser l’inflation demande des efforts».

Néanmoins, a-t-il ajouté, «un ajustement trop lent aujourd’hui pourrait nécessiter encore plus d’efforts à long terme». «La dernière ligne droite est généralement la plus difficile à parcourir», prévient-il. Avec le reflux des cours des matières premières et la détente au niveau des chaînes d’approvisionnement, l’inflation a commencé à reculer.

Il s’agit néanmoins des «gains» les plus «faciles», a souligné A. Carstens dans un discours prononcé à l’occasion de l’assemblée générale de cette institution sise à Bâle, en Suisse. «Pour la première fois depuis des décennies», l’inflation et l’instabilité financière évoluent «en tandem», met-il en garde selon plusieurs médias qui ont rapporté l’information.

Dans son rapport annuel, la BRI a appelé les gouvernements à réduire leur déficit afin que les politiques budgétaires puissent aussi contribuer à donner un peu plus de marge de manœuvre aux banques centrales.

Selon le rapport du FMI d’avril 2023 sur les perspectives de l’économie mondiale, celles-ci sont incertaines, dans un contexte caractérisé notamment par les perturbations du secteur financier, le niveau élevé de l’inflation, le conflit en Ukraine et l’héritage de la pandémie.

«D’après les prévisions de référence, la croissance devrait ralentir de 3,4% en 2022 à 2,8% en 2023, avant de s’établir à 3,0% en 2024. (...) Dans un autre scénario plausible avec une amplification des tensions sur le secteur financier, la croissance mondiale chute aux alentours de 2,5% en 2023 et celle des pays avancés passe sous la barre de 1%.

Dans le scénario de référence, l’inflation globale mondiale chute de 8,7 % en 2022 à 7 % en 2023 sous l’effet de la baisse des prix des produits de base, mais l’inflation sous-jacente devrait diminuer plus lentement. Dans la plupart des pays, l’inflation ne devrait pas revenir à son niveau cible avant 2025», note ce rapport.
 

 

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