Le président Abdelmadjid Tebboune réitère son engagement à faire profiter les pays africains de la grande expérience de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
Dans un discours adressé le 28 mars au Conseil de sécurité des Nations unies à l’occasion d’un débat sur les voies et moyens de renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme, et repris par l’APS, le chef de l’Etat assure de la poursuite du soutien fourni par l’Algérie à son voisinage pour vaincre ce fléau transnational et réinstaurer la stabilité dans la sous-région mais aussi dans le reste de l’Afrique.
«L’Algérie a su, dans les années 1990, affronter et vaincre le terrorisme en l’absence quasi totale du soutien matériel ou moral attendu de la communauté internationale», affirme le président Tebboune, qui s’exprime en sa qualité de coordonnateur de l’Union africaine (UA) sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
Mettant en avant l’importance de la coopération internationale dans cette guerre contre l’hydre terroriste, le chef de l’Etat précise que «l’Algérie poursuit aujourd’hui dans le même esprit ses efforts pour soutenir ses pays frères dans son voisinage immédiat et au niveau continental dans leur lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, guidée en cela par son expérience, certes amère, mais couronnée de succès». Il cite, dans ce sillage, l’initiative algérienne pour donner un nouvel élan aux efforts de lutte contre le terrorisme dans la région sahélo-saharienne.
Une démarche qui a été bien accueillie et approuvée en octobre 2022 par les Etats membres du Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc), regroupant l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Un Comité qui vise à repousser les ingérences étrangères, à encourager le dialogue interne et à sauvegarder l’intégrité territoriale et la cohésion nationale des Etats membres. Le président Tebboune plaide ainsi pour la consolidation de l’action africaine commune dans la lutte contre ce fléau.
Mandat d’arrêt africain
Pour ce faire, il évoque «l’initiative de l’Algérie pour l’élaboration d’un nouveau plan d’action pour l’UA dans le domaine de la lutte contre le terrorisme». Un plan qui prévoit, selon la même agence de presse, «l’activation du Fonds africain pour la lutte contre le terrorisme, l’établissement d’une liste africaine des personnes, groupes et entités impliqués dans des actes terroristes, y compris les combattants terroristes étrangers ainsi que la mise en œuvre du mandat d’arrêt africain».
Selon lui, l’Algérie va continuer à appuyer les agences et mécanismes africains spécialisés, à l’instar du Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (Caert), le Mécanisme de coopération policière Afripol, dont le siège est à Alger, et le Comité des services africains de sécurité et de renseignement (Cissa), basé à Addis-Abeba.
Le chef de l’Etat interpelle, dans le même discours, la communauté internationale qui, selon lui, n’accorde pas suffisamment d’intérêt aux «menaces croissantes imposées par le fléau du terrorisme et de l’extrémisme violent aux Etats et aux peuples africains dans un contexte mondial empreint d’agitation et de polarisation». L’Afrique doit, à ses yeux, se doter des moyens nécessaires pour se débarrasser de ce fléau qui constitue une menace globale.
«Cette menace ne doit en aucun cas être assimilée à la lutte légitime des peuples sous occupation pour reconquérir leurs droits légitimes, au premier rang desquels leur droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination et à l’indépendance consacré par la légalité internationale», insiste M. Tebboune, pour lequel, «le continent africain est, au cours de la dernière décennie, plus touché que toute autre région du monde par ce fléau».
«La gravité croissante de ce fléau dans l’espace sahélo-saharien est devenue la principale menace à la sécurité et à la stabilité des pays africains qui inhibe leurs efforts de développement économique et de concrétisation des objectifs de l’Agenda 2063 de l’UA», poursuit-il, demandant à la communauté internationale d’apporter un «soutien effectif».
Il est donc, selon lui, impératif que les efforts africains soient soutenus par les partenaires internationaux aussi bien dans le cadre bilatéral que multilatéral.
Outre le renforcement des capacités des Etats africains, le président Tebboune appelle à «empêcher toute utilisation des territoires des partenaires internationaux comme bases arrière pour l’incitation et/ou le soutien aux activités terroristes dans d’autres pays».
Le chef de l’Etat conclut son discours en évoquant sa décision de doter l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement d’un milliard de dollars pour des projets de développement en Afrique. Car, la lutte contre le terrorisme passe aussi par la lutte contre la pauvreté qui frappe plusieurs pays africains.