Pour tenter de réguler un marché des plus fiévreux, les autorités ont décidé de mener une guerre contre les spéculateurs. Ainsi, quelques jours après la mise en garde du chef de l’Etat contre la spéculation autour des produits de large consommation notamment le riz, les lentilles et les haricots blancs, les services de la sécurité ont saisi d’importantes quantités de ces denrées alimentaires et arrêté des individus pour pratique commercial illégale.
Les éléments de la police ont saisi cette semaine, dans la wilaya de Boumerdès, 44 tonnes et 3,5 quintaux de riz et de lentilles. Ils ont également arrêté deux individus âgés de 40 et 48 ans activant dans une bande criminelle.
«Dans le cadre de la lutte contre les crimes portant atteinte à l’économie nationale, notamment la spéculation sur les produits de consommation, la police de Boumerdès, représentée par la brigade économique et financière, a saisi, cette semaine, 44 tonnes et 3,5 quintaux de riz et de lentilles et arrêté deux individus originaires d’Alger qui se livraient à la spéculation et au monopole dans une bande criminelle», indique un communiqué des services de la Sûreté nationale.
Cette opération, selon la même source, a été menée sur la base d’informations faisant état du stockage illégal de denrées alimentaires dans un entrepôt par des individus. «Les investigations diligentées par les enquêteurs de la brigade économique et financière, sous le contrôle du parquet compétent, ont permis d’arrêter les deux individus et de localiser les entrepôts de stockage des denrées alimentaires au niveau de la daïra de Thénia à Boumerdès».
Les suspects ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, section de lutte antiterroriste et contre le crime organisé, pour «spéculation illicite pratiquée par une bande criminelle organisée, blanchiment d’argent, pratique commerciale sans registre du commerce et défaut de facturation».
Lors de sa dernière entrevue périodique avec les médias nationaux, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait abordé la question, se montrant ferme à l’égard des spéculateurs. «Les légumes secs ne sont pas consommés en été, comment se fait-il qu’on crée une crise durant cette période de l’année ?
Cela veut dire qu’on s’apprête à les stocker en vue de l’hiver. Gare à ceux qui se font attraper», a prévenu le chef de l’Etat. Les déclarations du président de la République ont été suivies par la publication des prix de vente des ces produits aux consommateurs par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).
En fixant les prix des légumes secs destinés aux consommateurs, l’Office à coupé l’herbe sous les pieds des commerçants qui sont tentés de vendre ces produits de large consommation à des prix très élevés. Ceux-ci s’exposent à des poursuites judiciaires. A ce sujet, faut-il rappeler que la loi relative à la lutte contre la spéculation illicite prévoit des peines d’emprisonnement allant de 3 à 30 ans de prison et des amendes financières pouvant atteindre les deux millions de dinars.
La loi précise, dans ses dispositions générales, que le spéculation illicite concerne «tout stockage ou rétention de biens ou marchandises visant à provoquer une pénurie ou une perturbation des approvisionnements au niveau du marché et toute hausse ou diminution artificielle des prix des biens ou marchandises ou des billets de banque de manière directe ou indirecte ou par le bais d’intermédiaire ou le recours à des moyens électroniques ou toutes voies ou moyens frauduleux quelconques».