La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, maintient toujours le suspense sur sa candidature à la présidentielle anticipée du 7 septembre prochain.
Invitée, hier, de la Chaîne 3 de la Radio nationale, elle s’est plutôt étalée sur les objectifs de la participation annoncée de son parti au prochain rendez-vous électoral et les grands axes de la campagne électorale devant être menée à cette occasion.
La patronne du PT, qui attend toujours le quitus du comité central de sa formation pour officialiser, sans doute, son engagement dans la course présidentielle, insiste, en effet, sur les enjeux de cette présidentielle qui intervient dans un contexte géopolitique explosif.
Selon elle, la participation à cette joute relève de la «responsabilité», en raison des enjeux et des défis auxquels l’Algérie fait face. Appelant, dans la foulée, à «fédérer les forces vives de la nation» et au «renforcement du front interne», elle insiste sur l’urgence de «solutionner tous les problèmes socioéconomiques et politiques des Algériens». «Et cela avant le mois de juin ou de juillet.
C’est maintenant que nous avons besoin de détente de sérénité pour ouvrir un vrai débat d’idées et de programmes», plaide-t-elle. Ces questions, dit-elle, «seront présentes lors de la prochaine campagne électorale. Renforcer l’immunité de notre pays passe par là.
Il faudrait qu’il n’y ait plus de détresse politique», déclare-t-elle, insistant, au passage, «sur la nécessité de réhabiliter le politique et son rôle». «Lors de cette campagne, nous allons essayer de donner la parole à toutes les couches sociales qui ont des attentes et des aspirations devant être prises en charge (…) Nous voulons être la voix des sans voix», explique-t-elle.
Evoquant son emprisonnement en 2019, Louisa Hanoune affirme que cela a été dans le cadre d’une «vengeance du pouvoir de l’époque». «Je le répète et je le martèle, il n’y a aucune raison pour que les dérives qui ont eu lieu avant l’élection présidentielle de 2019 soient maintenues.
Il s’agit maintenant d’enclencher la rupture avec ces pratiques qui mettent notre pays en danger», affirme-t-elle, rappelant, au passage, le nombre de rapports d’ONG et de rapporteurs de l’ONU sur la question des droits de l’homme. «J’ai été une détenue politique. Mais je n’étais pas la seule. Khalida Toumi l’a été et d’autres aussi.
J’avais dit à ma sortie de prison que je ne me sentirai jamais libre que lorsqu’il n’y aura plus aucun détenu politique dans les prisons algériennes», ajoute-t-elle. Dans la foulée, Louisa Hanoune réitère également son appelle à l’abrogation, ou du moins à l’amendement de l’article 87 bis du code pénal, mais aussi de la loi sur la spéculation «qui a fait des dégâts horribles».
«Oui pour l’expropriation Des Emirats»
Revenant sur les «dangers extérieurs qui guettent l’Algérie», Louisa Hanoune s’est attardée sur le cas des Emirats arabes unis, appelant à la récupération de leurs biens en Algérie.
«Ils se comportent en ennemis, et l’ennemi n’est pas le bienvenu en Algérie», soutient-elle, affirmant que «ce pays est un sous-traitant du sionisme» et «il est accusé aussi par le Soudan, mais aussi par les Tunisiens qui ont commencé à révéler des choses horribles». «Je l’ai dit au Président de la République, à ses conseillers, à ses proches.
Oui, nous sommes pour l’expropriation des Emirats, premièrement parce que c’est du pillage, et deuxièmement, ils constituent un danger dans notre pays. Ils doivent partir. Nous n’avons pas besoin de leur présence, de leurs investissements», enchaîne-t-elle, précisant que «la SNTA doit être renationalisée».
Dans ce sens, l’oratrice dit qu’elle croit «savoir que les contrats avec l’armée ont été résiliés». Concernant les migrants subsahariens, l’oratrice plaide pour leur prise en charge positivement. «Ce n’est pas acceptable qu’on ne les prenne pas en charge positivement. C’est comme ça qu’on récupérera notre profondeur africaine et notre place comme étant la grande sœur en Afrique», souligne-t-elle.