Le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) vient de parapher la «Déclaration d’Alger» adoptée à l’issue du 7e Sommet de cette organisation qui prône une régulation équitable et vertueuse du marché international du gaz, un plaidoyer déjà formulé lors du précédent Sommet qui s’est tenu, il y a deux ans, à Doha.
Les deux Sommets ont en commun d’intervenir dans un contexte marqué par les mêmes tensions géopolitiques qui affectent le marché international du gaz naturel.
Ce dernier joue un rôle phare dans l’écosystème énergétique mondial avec une demande qui devrait augmenter de «34% d'ici à 2050», selon une nouvelle étude du Forum. Créé il y a deux décennies, ce Forum vient d’enrôler trois nouveaux membres pour atteindre désormais 15 pays adhérents, couvrant près de trois quarts des réserves totales de gaz dans le monde.
Le Forum vient, en effet, de valider l’adhésion du Mozambique, de la Mauritanie et du Sénégal, trois pays africains convaincus de la justesse de la cause défendue par cette organisation intergouvernementale, qui aspire à constituer un cartel doté d’une vocation équivalente à la puissance géopolitique de l’OPEP.
Les défis d’il y a deux ans restent les mêmes : le premier est sans doute la nécessité d’indexer le prix du gaz sur celui du pétrole, «seul moyen équitable de déterminer le prix du gaz».
La Déclaration d’Alger reprend quasiment la plateforme de Doha qui soutenait, il y a deux ans, «le rôle fondamental des contrats gaziers à long terme ainsi que la tarification du gaz basée sur l'indexation au pétrole afin de garantir des investissements stables dans le développement des ressources en gaz naturel». «Le rôle fondamental des contrats à long terme, des prix équitables et stables ainsi que les investissements soutenus dans le gaz naturel» sont une nouvelle fois mentionnés «pour améliorer la sécurité énergétique».
Le Forum réitère aussi sa condamnation, exprimée il y a deux ans, de «toutes les restrictions économiques unilatérales commises sans la validation préalable du Conseil de sécurité des Nations unies, et l’application extraterritoriale des réglementations nationales contre des pays membres du GECF qui mettent en danger la sécurité de l’approvisionnement».
L’accord de Doha est toujours d’actualité dans son volet exprimant une «préoccupation quant à l'utilisation de l'agenda climatique pour perpétuer l'inégalité, l'introduction de pratiques discriminatoires et l'instigation de mesures protectionnistes en contravention directe avec les règles du commerce mondial».
Pour le Forum, «le gaz naturel est un ami de l’environnement», car il «contribue à la lutte contre les changements climatiques conformément à la Convention cadre des Nations unies sur les dérèglements du climat et à l'Accord de Paris».
Le Forum prône «des transitions énergétiques justes, équitables, ordonnées, inclusives et durables» et plaide pour «des cadres juridiques transparents et non discriminatoires et des politiques énergétiques, commerciales, fiscales et environnementales prévisibles dans les pays consommateurs et de transit du gaz».
Le Forum dénonce toute manipulation sur les marchés du gaz naturel, dont les tentatives de modifier la détermination des prix ainsi que l’instauration de plafonnements de prix pour des motivations politiques.
La Déclaration d’Alger désapprouve enfin «la mise en œuvre unilatérale d’actions et de mesures fiscales supposées être justifiées par la garantie de la sécurité de l’approvisionnement énergétique».