Au cours des dernières 72 heures, l’armée d'occupation israélienne a, à quatre reprises, délibérément ciblé des déplacés palestiniens qui attendaient l’arrivée de l’aide humanitaire.
Au 150e jour de la guerre génocidaire contre Ghaza, l’armée israélienne a intensifié ses raids sur Rafah et Khan Younès, tout en amplifiant ses incursions en Cisjordanie, où elle a pris d’assaut les localités de Tulkarem, Jénine, Ramallah, Al Bireh et Qalqilya. Au moins 19 Palestiniens ont été tués dans des bombardements sur Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, et sur le camp des réfugiés de Nuseirat, au Centre.
Dans la ville de Khan Younès, les secouristes ont récupéré les corps de 18 Palestiniens tués dans de violents raids, selon Al Jazeera. Pour la seule journée d’hier, le ministère de la Santé palestinien a recensé 13 massacres commis par les Israéliens dans la bande de Ghaza, totalisant 124 morts et 210 blessés, a précisé la chaîne qatarie.
L’agence palestinienne Wafa, citant des sources médicales, a annoncé un bilan de 17 morts lors d’attaques aériennes menées sur deux maisons à Rafah. Deux autres Palestiniens ont péri dans un raid sur le camp de Nuseirat, qui a, depuis la matinée, subi de violents raids. On déplore aussi plusieurs morts et de nombreux blessés lors d’un raidmené sur le quartier d’Al Zaytoun.
Non loin, des tirs d’artillerie ont ciblé Sabra et Al Rimal Al Janobi, alors qu’à Beit Lahia, dans le nord, deux maisons ont été pilonnées, a indiqué Wafa. Au cours des dernières 72 heures, l’armée israélienne a, à quatre reprises, délibérément ciblé des déplacés palestiniens qui attendaient l’arrivée d’aides humanitaires, a révélé la même source, affirmant que ces attaques ont fait plus de 100 morts et des centaines de blessés.
A Dar Al Baleh, dans le centre de Ghaza, les Israéliens ont ciblé un camion transportant de l’aide humanitaire qu’ils n’ont pas hésité à bombarder alors qu’il devait livrer des colis humanitaires à une population affamée et complètement désespérée.
Plus effroyable, 16 enfants palestiniens ont péri, au cours de ces dernières 48 heures, en raison de la malnutrition et de déshydratation, et des dizaines d’autres se trouvent sous soins intensifs à cause de la famine, provoquée par une rareté aiguë d’aliments.
D’après Wafa, les forces d’occupation continuent d’entraver délibérément l’arrivée de l’aide humanitaire à Ghaza, en particulier dans les régions du Nord, alors que l’aide qui parvient au sud de l’enclave, n’est pas suffisante pour répondre aux besoins des Palestiniens, notamment à Rafah, considérée comme le dernier refuge pour les déplacés.
«L’aide était censée augmenter…»
Pour l’ONU, le risque de la famine dans la bande de Ghaza est désormais «quasiment inévitable», faisant observer que les efforts d’éviter une telle catastrophe doivent s’effectuer avant son avènement. «Une fois qu’une famine est déclarée, il est trop tard pour trop de gens», a insisté hier le porte-parole de l’Agence de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), Jens Laerke.
Pour le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés (Unrwa), Philippe Lazzarini, l’aide humanitaire a gravement diminué depuis janvier dernier, alertant sur une situation dramatique dans les prochaines semaines.
«L’aide était censée augmenter et non diminuer» pour répondre aux besoins énormes des deux millions d’habitants de Ghaza, «qui vivent dans des conditions désespérées», a-t-il souligné. En Cisjordanie, les exactions israéliennes se multiplient aussi.
A El Qods occupée, des dizaines de colons sionistes extrémistes ont envahi hier l'esplanade de la mosquée Al Aqsa, a rapporté Wafa. Selon des témoins oculaires cités par Wafa, les colons ont profané la Mosquée sainte depuis la porte des Maghrébins, effectuant des actes de provocation dans les cours de la mosquée sainte.
Le ministre des Waqfs et des Affaires religieuses, Hatem Al Bakri, a déclaré que les colons, protégés par les forces d’occupation israéliennes, ont pris d’assaut la Mosquée d’Al Aqsa à vingt reprises, tandis que l’appel à la prière a été interdit à quarante-quatre reprises dans la mosquée Ibrahimi au cours du mois de février dernier. Il a expliqué dans un rapport publié par son département que les raids menés par les colons étaient accompagnés de rituels talmudiques et de tournées provocatrices.
Sauf le vendredi et le samedi, la Mosquée Al Aqsa est témoin chaque jour de violations et d’incursions de colons, protégés par la police d’occupation, dans le but d’imposer un contrôle total sur la mosquée sainte et de la diviser temporellement et spatialement.
Les forces d’occupation sioniste continuent d’empêcher les Palestiniens d’entrer dans la vieille ville ou dans la mosquée d’Al Aqsa, provoquant une diminution du nombre de fidèles pour le cinquième mois consécutif.
Troisième site le plus saint de l’islam, la mosquée Al Aqsa subit des actes de profanation au quotidien par les colons et les agents de police sionistes, dans le but de judaïser la ville d’El Qods, imposer une nouvelle réalité et changer l’identité culturelle de la ville sainte, a rappelé l’agence de presse palestinienne. Sur le plan sanitaire, la situation est très préoccupante à Ghaza et met en péril la vie de centaines de milliers de civils.
Le ministère palestinien de la Santé, Ashraf Al Qudra, a en effet fait état lundi de près d’un million de cas de maladies infectieuses détectés dans l’enclave palestinienne, qui abrite environ 2,3 millions d’habitants.
1 million de cas de maladies infectieuses
Il a d’ailleurs alerté contre les répercussions d’une telle situation en l’absence de moyens médicaux nécessaires. «Nous avons détecté approximativement un million de cas de maladies infectieuses, et les moyens médicaux nécessaires ne sont pas disponibles pour y remédier», a-t-il déclaré. «L’occupant israélien a délibérément provoqué une catastrophe humanitaire et sanitaire indicible qui a contribué à la propagation des épidémies et des maladies infectieuses», a-t-il accusé.
Il qualifie la situation sanitaire d’«extrêmement catastrophique et indescriptible, qui ne cesse de s’aggraver et de se détériorer à cause de l’incapacité à fournir l’aide médicale nécessaire».
Il a également rappelé que l’agression israélienne sioniste a fait 364 morts parmi les cadres médicaux dont les directeurs d’hôpitaux de Khan Younès. «L’armée israélienne a détruit 155 établissements médicaux, mis 32 hôpitaux et 53 centres de soins hors service et pris pour cible 126 ambulances», a-t-il énuméré.
Al Qudra a appelé les Nations unies à «activer le droit international humanitaire pour protéger les civils, les institutions et les équipes médicales, et fournir des moyens de survie aux habitants de la bande de Ghaza afin de prévenir une catastrophe humanitaire».
Le bilan de l’agression israélienne contre Ghaza s’est alourdi hier à 30 534 morts, dont la plupart sont des femmes et des enfants, sans compter les nombreux disparus et autres victimes encore enfouies sous les décombres.