En glissement annuel (février 2022 / février 2021), la variation des prix des biens alimentaires était de 13,4%. Les produits agricoles frais ont enregistré une croissance de 11,5%, avec 58,3% pour la pomme de terre, 19,2% pour les légumes frais et 35,94% pour les œufs.
Durant le mois de février, les prix ont fortement augmenté selon la dernière note de l’Office national des statistiques (ONS). Globalement, l’indice brut des prix à la consommation dans la wilaya d’Alger a enregistré une hausse de 0,6% en février 2022 par rapport au mois précédent, soit un taux légèrement supérieur à celui relevé au même mois de l’année écoulée (+0,4% en février 2021 par rapport à janvier 2021). Et ce, pour un taux d’inflation de 9,12%. L’indice général des prix à la consommation au niveau national a, de son côté, enregistré une hausse de 1,5% pour une inflation de 9,14%.
Par glissement annuel (février 2022-février 2021), l’évolution des prix à la consommation était de 9,2% alors que le rythme d’inflation annuel (mars 2021 à février 2022/ mars 2020 à février 2021) était de 7,9%.
En janvier dernier, il était de 7,6%. La tendance est donc à la hausse. Elle se confirme ces deux derniers mois. Elle se généralise aussi en touchant toutes les catégories de produits à quelques exceptions. «Cette tendance résulte de l’évolution des prix de l’ensemble des catégories de produits à travers des augmentations plus ou moins importantes», écrit d’ailleurs l’ONS dans sa note. Ainsi, les biens alimentaires ont affiché une croissance de 0,8% (contre une variation de +2,4% au niveau national).
Cette augmentation est induite, essentiellement, par la variation des prix des produits agricoles frais qui se sont accrus de 1,6%, suite à l’accroissement des prix de certains produits. Il s’agit particulièrement des viandes rouges (+0,5%) et de la pomme de terre (+27,7%). En glissement annuel (février 2022/ février 2021), la variation des prix des biens alimentaires était de 13,4%. Les produits agricoles frais ont enregistré une croissance de 11,5%, avec 58,3% pour la pomme de terre, 19,2% pour les légumes frais et 35,94% pour les œufs.
Parallèlement, la viande de poulet, les fruits et légumes ont vu leur prix baisser respectivement de 6,3% , 5,2% et 0,8%. Les produits alimentaires industriels ont de leur côté accusé une relative stagnation. En une année, cette catégorie de produits a connu un relèvement de 15,3% avec, notamment, +34,1% pour les huiles et graisses. Même les pains et céréales n’ont pas échappé à la hausse enregistrant une évolution annuelle de 10,98%.
Les produits manufacturés ont évolué 0,2%, contre 0,8% pour les services. De février 2021 à février 2022, l’évolution des prix de ces produits était de +7,3%, contre 3% pour les services.
A la lumière de ces variations haussières enregistrées au fil des semaines et avec l’augmentation des prix pendant ce mois de Ramadhan, le rythme d’inflation est en accélération. L’urgence est aux mesures susceptibles d’absorber cette poussée qui met à rude épreuve les consommateurs. A commencer par l’organisation du marché et des circuits de distribution dans une sphère de plus en plus dominée par l’informel.
C’est le cas en ce qui concerne la filière fruits et légumes où la multiplication des intervenants laisse libre champ aux pratiques illégales. Il s’agit dans ce cas de revoir la configuration actuelle de l’aval des filières agricoles et agroalimentaires, c’est-à-dire les marchés de gros et de détail, la grande distribution et l’agrologistique, comme nous l’a expliqué Zoubir Sahli, agroéconomiste.