L’oléiculture, une filière en crise à Tipasa : La rareté des olives à l’origine de l’envol du prix de son huile

24/11/2024 mis à jour: 00:15
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L’oléiculture un secteur à promouvoir (photo : el watan)

La filière de l’oléiculture dans la wilaya de Tipasa n’aurait jamais fait l’objet d’une préoccupation exhaustive, en dépit des soutiens des hautes de l’Etat. 

En 2014, les pouvoirs publics avaient alloué un programme pour la plantation des oliviers. L’important volume de plants d’oliviers importé d’Espagne affecté à la wilaya de Tipasa n’a pas été totalement enlevé. Les pouvoirs publics décident alors de répartir les plants dans d’autres wilayas du pays. La ville de Bou Sâada a bénéficié d’un quota important de ce lot de plants d’oliviers importé d’Espagne, à travers une filiale de Cosider. 

En 2024, les consommateurs de l’huile d’olive sont désagréablement surpris par la forte augmentation de son prix. Le prix du litre de l’huile d’olive à la sortie de l’unité de fabrication varie entre 1400 DA et 1600 DA. Des mesures sont engagées timidement pour sauver la filière, en tenant compte du changement climatique, à l’origine de la chute drastique de la production des olives. La solution réside à présent, selon nos interlocuteurs, experts agronomes, oléiculteurs de la CAW (Chambre agricole de la wilaya) de Tipasa, dans la prise en charge des cultures oléicoles en zone de montagne non irriguées, les cultures oléicoles semi-intensives et les cultures intensives, des variantes pour développer la production oléicole dans la wilaya, qui compte une superficie consacrée à l’olivier qui avoisine 2050 ha. Un chiffre qui ne fait pas l’unanimité. «La zone ouest de la wilaya de Tipasa est constituée par un énorme nombre d’oliviers réparti au niveau des reliefs montagneux, y compris les propriétés privée. 

Selon un expert agronome de la CAW de Tipasa, ces oliviers représentent la grande partie de la filière oléicole, par conséquent nous ignorons la superficie exacte dédiée à l’oléiculture, certes quelques vergers existent, mais nous n’avons pas encore cerné d’une manière exhaustive la situation de la filière oléicole de notre wilaya», conclut-il. Le déficit en pluviométrie est un handicap, d’autant plus que l’ex-wali de Tipasa avait décidé d’interdire l’irrigation des terres agricole à travers la canalisation du barrage de Kef Eddir. En Algérie, il y a des variés de plants classiques et des variétés nouvelles de plants d’oliviers. Il y a aussi les olives de consommation et les olives de transformation. 


Vers la culture intensive

Le stress hydrique vécu par les oliviers, le sirocco, les vents sont à l’origine de la chute des floraisons des arbres, les parasites, comme la mouche de l’olive, l’humidité dégagée par l’air marin, l’hygronométrie, et parfois la mauvaise conduite dans la gestion des vergers (irrigation, fertilisation,…) sont à l’origine de l’état catastrophique des oliviers. Un hectare d’oliviers peut être planté jusqu’à 1400 plants L’oléiculteur Ghilassi Aissa, de Hadjret Ennous, évoque les rendements des  variétés  espagnoles, en l’occurrence manzanilla et arbequina, et les algériennes  la sigoise et la sofiana. Le producteur d’huile d’olive à Boudjebroun, (Tipasa), «cette année  le prix d’un litre est très élevé, il y a un déficit de production pour diverses raisons, le litre d’olive normale,  qui coûtait 800 DA l’année passée, est vendu cette année à 1400 DA, la vierge à 1500 DA, nous achetons le kilogramme d’olives à  170 DA, environ 8 kilogrammes d’olives produisent 1 litre d’huile», conclut-il. Dans le cadre de la rentabilité de cette filière oléicole, l’arrivée de nouveaux investisseurs qui s’orientent vers la culture intensive. Ils arrivent à améliorer le niveau de production à l’hectare. Néanmoins, une meilleure production de l’huile d’olive dépend de plusieurs facteurs, d’abord en respectant l’itinéraire dans le traitement du verger. Certaines wilayas enregistrent une excellente production dans filière, ce n’est pas le cas de Tipasa. La wilaya de Jijel est un bon exemple. Il n’en demeure pas moins que la variété d’olive la plus productive se trouve en Kabylie. 

La variété chemlal arrive à produire jusqu’à 22 litres pour 100 kilos d’olives. L’autre variété, qui a prouvé ses prouesses, se trouve en Kabylie, une région pourvue d’un micro-climat exceptionnel pour les oliviers, il s’agit de la variété azeradj. L’oléiculteur, expert en agriculture, Méziane Boukaraoun, explique, «100 kilos d’olives azeradj de kabylie produisent 32 litres d’huile d’olive, plus que rentable», conclut-il. Par ailleurs, selon nos deux interlocutrices, Mmes Darib et  Mokrani, responsables de la conservation des forêts de Tipasa, depuis 2009, l’Etat alloue des programmes de plants fruitiers rustiques, destinés aux familles qui vivent dans les zones rurales et les zones montagneuses, sans perdre de vue les bassins versants, afin de lutter contre l’envasement des barrages. Un taux de 80% de ce programme de plantations est constitué d’oliviers.

 Les familles rurales, qui habitent dans ces zones montagneuses, bénéficient à titre gratuit de ces plants, afin de diversifier leurs revenus. Les forestiers sont chargés de la mise à terre des plants et leur arrosage au niveau des différents sites, y compris les propriétés privées, afin de préserver et de développer le patrimoine forestier de la wilaya.
 

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