Le ministère du Commerce a annoncé, hier, de nouvelles mesures au profit des boulangers qui contestent depuis des mois le prix de la baguette subventionnée.
Dans une déclaration à l’agence officielle APS, le directeur de l’organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du Commerce, Ahmed Mokrani, a fait état d’une série de «mesures incitatives» susceptibles d’alléger les charges qui pèsent lourdement sur la trésorerie des boulangers, au point de les pousser à vouloir vendre plus cher le pain subventionné.
Ces mesures, ainsi que précisé par ce responsable du département de Kamel Rezig, visent à «préserver la marge bénéficiaire des boulangers» et par ricochet maintenir le prix du pain. La mesure phare mise en avant est celle décidée tout récemment par le président Tebboune, à savoir la suppression de l’impôt sur le chiffre d’affaires.
En effet, les boulangers vont désormais payer un impôt de 5% sur leur bénéfices et non pas sur le chiffre d’affaires. M. Mokrani a évoqué, dans ce contexte, la tenue dans les prochains jours d’une réunion avec les services du ministère des Finances pour examiner l’application du nouveau régime d’imposition relatif aux boulangers annoncé par le président de la République.
Aussi, il a été décidé d’un commun accord avec le département de l’Industrie que les boulangers soient intégrés dans le système de dédouanement des chaînes et équipements de production rénovés pour qu’ils puissent bénéficier des autorisations d’importation des équipements d’occasion en bon état de marche, destinés aux boulangeries.
Quatre réunions de coordination ont été tenues jusqu’à présent entre les différentes parties, ayant donné lieu à plusieurs autres «acquis». Il s’agit, entre autres, de la réduction des charges de consommation de l’électricité au profit des boulangers.
D’autres propositions sont en cours d’étude et d’examen au niveau des réunions de coordination regroupant les représentants des secteurs du Commerce, de l’Agriculture, de l’Industrie, de l’Energie, de l’Environnement, des Finances, de l’Intérieur, des Ressources en eau et des associations professionnelles des boulangers, en vue de prendre en charge toutes les préoccupations de cette catégorie. Parmi elles, il y a la question de la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et des droits de douane sur certains intrants (levure et améliorants).
Selon le responsable au ministère du Commerce, toutes les recommandations issues de ces réunions de travail seront appliquées de manière graduelle et progressive dans le but de mettre toutes les conditions nécessaires à «la préservation de ce métier d’une part, et le pouvoir d’achat des citoyens d’autre part». M. Mokrani a mis en garde, cependant, contre toute hausse du prix du pain, qui serait contraire à la loi et qui exposerait ses auteurs à des sanctions.
Cette mise en garde intervient quelques jours après des appels sur les réseaux sociaux attribués aux boulangers, pour que la baguette de pain subventionnée soit vendue à 15 DA. Des appels contre lesquels elle a mis en garde l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à laquelle est affiliée la Fédération nationale des boulangers.