Mis à pied, Akram Djahnit le «syndicaliste» n’a pas fait le déplacement de Durban. Prenant son mal en patience, le capitaine ententiste, contraint de s’entraîner avec la réserve, est obligé de suivre le «dérapage» sétifien sur le petit écran face à la formation sud-africaine d’AmaZulu (0-), vendredi après-midi. Il n’a filé aucun tuyau à… l’adversaire AmaZulu, aux anges à l’issue de la phase aller du mini-championnat. Ces partenaires n’ont pas été cette fois-ci «déconcentrés» par le chahut relatif aux mensualités non perçues.
La force de l’adversaire confectionnant un beau football et l’éreintant voyage effectué en avion spécial pris en charge par l’argent public, sont, d’après le coach ententiste, Nabil Kouki, les principales causes du crash. Très amère, la nouvelle pilule ne passe pas, ne passe plus. Désolé, AmaZulu n’est pas un ogre.
La formation sud-africaine a pris le meilleur sur plus faible. Soyons sérieux ! Le voyage est un faux alibi. A défaut d’une séance de cryothérapie, une douche froide de trois à quatre minutes est le meilleur outil de récupération des compétiteurs.
Avant de donner la réplique à l’Entente, la formation sud-africaine avait disputé un match de championnat, en milieu de semaine. Le problème de la récupération ne s’est pas posé pour l’adversaire de l’Aigle noir transparent pour la énième fois. Le voyage n’a pas enfanté les passes à l’adversaire, les fautes d’inattention, l’absence de grinta, le mutisme de l’attaque, la petite forme de certains titulaires et les approximations de Bouhalfaya and co. Les déchets techniques ne datent pas d’hier.
Dire le contraire serait une grossière contrevérité. Les tâtonnements du staff technique et les faiblesses de la composante jouent de vilains tours à l’Entente qui paye cash les choix de son entraîneur qui ne maitrise plus rien. Hors coup face au Raja, l’inexpérimenté gardien sétifien n’a pas été inspiré à Durban. Il en est de même pour le reste de l’effectif, lequel n’a pu renverser la situation et damer le pion à une équipe tout juste moyenne…
L’implacable vérité des chiffres
Au lieu de faire son mea-culpa et reconnaître pour une fois ses errements, le coach ententiste esquive l’essentiel. Ce n’est pas le cas des statistiques mettant le doigt sur les innombrables carences et tares de la formation sétifienne faisant les frais d’un quelconque coaching.
Pour revenir aux chiffres, le bilan des cinq derniers déplacements (quatre défaites et une seule victoire) en compétition africaine est presque nul. La preuve, l’ESS n’a empoché que trois petits points pour deux petits buts inscrits en 450 minutes. Perméable, sa défense a encaissé 8 buts. Avec un tableau plus noir que noir, Nabil Kouki essaye non seulement de masquer son échec mais aussi de maquiller la triste réalité
Qui sanctionne qui ?
La deuxième défaite en une semaine ne choque personne. Elle ne dérange pas les «actionnaires» faisant comme si de rien n’était. Le président du conseil d’administration, titulaire ou intérimaire et le directeur sportif (un salarié aux prérogatives illimitées) n’ont pas jugé utile d’animer une conférence de presse pour expliquer les raisons du «dérapage». En connaisseur, Serrar qui a analysé le naufrage de l’équipe nationale au Cameroun est le mieux indiqué pour identifier les métastases de l’Aigle noir. La mission de l’ex-international est impossible.
Les contraignantes clauses du contrat du coach lui font barrage. Avant de sanctionner Akram Djahnit, victime d’une purge visant tous les joueurs ayant travaillé avec Hacen Hamar puis Azzedine Arab, on devrait de prime abord auditionner les responsables sur le mauvais casting de l’intersaison, ceux qui ont «liquidé» Redouani, Bekakchi et Touré, ainsi que les recruteurs du Ghanéen Daniel Loumity, un flop et un gouffre financier de plusieurs milliards.
N’existant que dans les esprits d’une direction défaillante à plus d’un titre, les «détracteurs» ainsi que la presse ne caressant pas dans le sens du poil n’y sont pour rien. Avant de casser un joueur, de surcroit pur produit de l’ESS ne fabriquant plus rien, il serait préférable de faire son mea-culpa, de demander pardon au public sétifien et de chercher le ou les véritables géniteurs de la catastrophe.
Les supporters bâillonnés
La mise en place d’un comité de supporters figure dans le cahier des charges de la licence d’un club «professionnel» est aujourd’hui effective. A l’instar des autres pensionnaires de la Ligue 1, l’ES Setif s’est conformée aux règles.
Composé de supporters connus pour leur amour de l’Entente, le comité est installé ou élu, c’est selon. Croyant avoir «intronisé» des Béni-oui-oui, les éminences grises du club déchantent, se retrouvent devant un épineux dilemme.
Refusant carrément le rôle de figurant, ledit comité ne cache pas son mécontentement, désapprouve publiquement la déliquescence. Tranchées, les positions du comité des supporters font peur. Pour le mettre hors d’état de nuire et le bâillonner, on n’a pas lésiné…