La citation «Tel est pris qui croyait prendre» sied parfaitement à Redha Djaïdi, le coach espérantiste ayant joué et bouclé le quart de finale de Ligue des champions pendant la conférence de presse d’avant-match où il a manqué de respect à l’ESS et à son coach invité à «passer une nuit blanche avant de croiser le fer avec l’Espérance à Radès».
Touchés dans leur amour-propre, les Sétifiens, qui ont passé toute la semaine à travailler, à corriger les erreurs du match aller et à étudier les faiblesses de leurs adversaires, se révoltent. Payant cash la résurrection des Sétifiens appliqués, sérieux et volontaires à souhait, les Tunisois ne vont pas oublier de sitôt un tel naufrage. Possédant une bonne lecture, le Serbe qui a remis de l’ordre dans le dispositif tactique et l’engagement de sa nouvelle bande, a, le moins que l’on puisse dire réussi et de fort belle manière son baptême du feu.
Mettant entre parenthèses leur misérable situation financière et la multitude de salaires non versés, les partenaires de Karaoui ont démontré que l’impossible n’est pas sétifien. Faisant table rase de la piètre prestation du 5 Juillet, où ils ont été sauvés par un Khedairia des grands jours, les Noir et Blanc foulent la pelouse de Radès, privé de leur 12e homme, avec l’envie et la grinta. Surpris par le contenu de leurs adversaires, les Sang et Or mettent toute une mi-temps pour rentrer dans le match.
La transparence des partenaires de Tougai fait l’affaire et le bonheur des Sétifiens entamant les débats tambour battant. Sentant le bon coup, les gars de Aïn Fouara pressent leurs vis-à-vis oubliant qu’on ne pouvait vendre la peau de l’ours avant de l’avoir achevé, commettent l’irréparable (21e).
Acculé Bedrane, l’ex-Ententiste s’emmêle les pinceaux, cède le ballon à Benayad qui offre un caviar à Djabou qui trouve le moyen de déjouer le retour du défenseur et de Benchrifia, contraint de constater les dégâts. L’ouverture du score transcende d’une part des Sétifiens motivés et concentrés, hypnotise les Tunisois de l’autre. Sonnés, les hommes de Djaïdi qui ne s’attendaient pas à un tel scénario ont attendu la pause-citron pour commencer leur match.
Soulignons que la réalisation de Moumouche a inversé la tendance, boosté le moral des Sétifiens bouclant la première mi-temps avec un but d’avance et un extraordinaire ascendant psychologique. La deuxième période a été réellement celle de Darko et Khedairia qui a, à lui seul, découragé le camp espérantiste.
Tombant sur un aigle blessé, les Tunisois sont éliminés par leur bête noire, laquelle n’a toujours pas perdu le moindre match à Radès. Pour trois confrontations, l’Aigle en a gagné deux et fait un match nul.
L’indifférence et l’ostracisme des décideurs ne jugeant toujours pas utile de «souffler» un mot aux «sidérurgistes», «gaziers» et «pétroliers» pour venir «sponsoriser» l’ESS comme on l’a fait pour les «autres», n’ont pas empêché les enfants de Sidi El Khier de relever le défi, à damer le pion aux Espérantistes, lesquels n’ont sans nul doute pas dormi la nuit du vendredi à samedi.
Parent pauvre du professionnalisme à l’algérienne, l’ESS se hisse une fois de plus à la dimension de l’événement, composte son quatrième ticket du dernier carré de la plus prestigieuse des compétitions africaines des clubs.
AHLY – ESS, le 6 mai au Caire
Qualifié aux dépens du Raja de Casablanca, le Ahly du Caire est le prochain adversaire de l’ESS en demi-finale de la LDC. Le match aller aura lieu au Caire le 6 mai prochain. Le retour est prévu le 13 au 5 Juillet d’Alger. Les organisateurs n’ayant pas jugé utile d’acheminer et d’installer la VAR à temps, n’ont plus droit à l’erreur cette fois-ci.
Il convient de souligner que Sétifiens et Cairotes se retrouvent au même stade de la compétition après la double confrontation de 2018 remportée par les Egyptiens. Notons à toutes fins utiles que le passage au dernier carré est une excellente bouffée d’oxygène pour les caisses de l’ESS devant empocher plus de 850 000 dollars.
Tancés par un démentiel plan de charge, les partenaires de Djabou, qui ont regagné hier le pays, ont bénéficié d’un repos de quarante-huit heures. Ils reprendront l’entraînement demain soir. La reprise sera colorée et marquée par la présence de leur fidèle public, lequel sera, pour une fois, autorisé à enflammer le chaudron…