Ligue arabe : La fin des divisions ?

14/05/2023 mis à jour: 23:16
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Photo : D. R.

Le roi d’Arabie Saoudite, Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, a officiellement invité le président syrien, Bachar Al Assad, à participer à la 32e session du Conseil de la Ligue arabe, qui se tiendra le 19 mai à Djeddah.

L’Arabie Saoudite s’emploie à apporter les derniers réglages pour la tenue de la 32e session du Conseil de la Ligue des Etats arabes, le vendredi 19 mai à Djeddah. Ce sommet aura lieu sept mois après la 31e session, qui s’est déroulée en novembre 2022 à Alger et se veut le couronnement des efforts consentis par l’Algérie pour la réunification des rangs arabes. Le sommet d’Alger, faut-il le rappeler, a été placé sous le signe du «rassemblement». 

L’Algérie a réussi durant cette session à convaincre les dirigeants des pays arabes d’aller vers une logique de resserrement des rangs, après une longue période de dispersion et de divisions induites par le fameux «printemps arabe», qui a déstabilisé plusieurs pays, comme la Libye et la Syrie.

Dans le sillage du sommet d’Alger, l’Algérie a œuvré à mettre fin aux différends inter-palestiniens en réunissant dans une conférence de rassemblement tenue en octobre 2022 à Alger les différentes factions palestiniennes. La conférence a été conclue par la signature de la «Déclaration d’Alger», qui constitue un engagement formel des factions palestiniennes pour l’unité des rangs face au colonisateur.

Ayant activement travaillé pour le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, dont le siège était vacant depuis son exclusion en 2011 dans le sillage des événements du «printemps arabe», l’Algérie a ainsi vu ses efforts aboutir aux objectifs escomptés, après une réunion d’urgence des ministres arabes des Affaires étrangères tenue le 7 mai au Caire, qui a acté le retour de la Syrie au sein de cette instance. 

Un retour qui porte bien l’empreinte de l’Algérie, qui était le premier pays à plaider pour la réintégration de Damas dans cette organisation arabe.

«Vifs remerciements»

D’ailleurs, le président syrien, Bachar Al Assad, a vivement exprimé au président Abdelmadjid Tebboune ses «vifs remerciements et sa considération pour les efforts incessants» qu’il a consentis «en faveur du retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, à la faveur de la présidence algérienne du Sommet arabe»

«Lorsque nous organisons un sommet arabe, il faut qu’il soit rassembleur et qu’il constitue un nouveau départ pour unifier le monde arabe déchiré. Nous sommes un Etat qui fédère toujours les belligérants», avait affirmé à la presse le président 

Abdelmadjid Tebboune, tout en précisant que «ce que fait l’Algérie envers la Syrie part du principe qu’il s’agit d’un membre fondateur de la Ligue arabe et que ce pays frère ne saurait être privé de ses droits»

Tel que voulu par l’Algérie, le retour de la Syrie dans le giron arabe est définitivement acté avec l’invitation envoyée par le roi Salmane au président Al Assad.

Par ses positions inaliénables vis-à-vis de la Syrie mais aussi de la cause palestinienne, l’Algérie s’est imposée comme un acteur incontournable dans le monde arabe. 

C’est dans cette logique que Riyad intensifie sa concertation avec Alger à la faveur du prochain Sommet arabe qui sera marqué par la présence de la Syrie après une longue absence. Le roi d’Arabie Saoudite, Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, a officiellement invité le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à cette session.

La lettre d’invitation a été remise par l’ambassadeur du royaume saoudien en Algérie, Abdullah bin Nassir Al Bassiri, au ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf. 

Cette invitation est intervenue deux jours après la visite du ministre saoudien des Affaires étrangères en Algérie, Faisal Bin Farhan Al Saud, qui a parlé d’une «totale entente» entre les deux pays sur l’ensemble des questions d’intérêt commun, telles que la Palestine, le Yémen, le Soudan et la Libye. 

Après avoir fait la paix avec l’Iran, l’Arabie Saoudite œuvre aujourd’hui à mettre fin à la guerre au Yémen en dépêchant, en avril dernier, une délégation à Sanaa pour discuter du processus de paix avec les rebelles houthis.

Autres dossiers qui vont être examinés lors de cette session de la Ligue arabe, il y a la situation en Palestine, marquée par la poursuite des massacres des populations par l’armée sioniste. Il y a également les événements au Soudan, plongé depuis le mois d’avril dans une guerre civile, qui a contraint des centaines de milliers de Soudanais à quitter le pays fuyant les combats qui font rage, notamment à Khartoum.

A cela s’ajoutera le dossier libyen et la nécessité de sortir de l’impasse actuelle pour aller vers des élections qui permettront à ce pays d’avoir un Président et des instances dirigeantes nationales légitimes. Les efforts doivent ainsi se poursuivre pour réinstaurer la paix et la stabilité dans le monde arabe en mettant un terme aux ingérences étrangères.

Attaf s’entretient par téléphone avec son homologue syrien

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a eu, hier, une communication téléphonique avec son homologue syrien, Fayçal Mokdad, «à l’initiative de ce dernier», indique un communiqué du ministère. «Cette communication, qui s’inscrit dans le prolongement de l’appel téléphonique entre le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et son frère le président syrien, Bachar Al Assad, le 8 mai, a permis aux deux ministres de poursuivre leurs consultations autour des principaux points inscrits à l’ordre du jour du prochain Sommet de la Ligue des Etats arabes, prévu le 19 mai courant à Djeddah», ajoute la même source. (APS)

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