L’hôpital indonésien bombardé dans le nord de Ghaza : Israël multiplie les crimes de guerre

21/11/2023 mis à jour: 07:24
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L’OMS a recensé hier plus de 44 000 cas de diarrhées et 70 000 infections respiratoires graves dans les 154 abris ouverts par l’ONU à environ 900 000 déplacés palestiniens expulsés de force du nord de Ghaza.

Après les mises en garde de l’ONU sur le risque de famine pour les 2,4 millions de Ghazaouis, on craint désormais la survenance d’épidémies dans l’enclave palestinienne, où les raids israéliens se poursuivent sans interruption depuis le 7 octobre. 

Dans le sud de Ghaza, les hôpitaux sont submergés par l’afflux de blessés et par l’inquiétante prolifération des maladies provoquées par la dégradation des conditions sanitaires, résultant d’un blocus intégral et d’une entreprise d’épuration ethnique à grande échelle. 

Partout, ils manquent d’ambulances, d’électricité, d’équipements, de personnel, selon les agences de presse. 
Dans l’ensemble du territoire, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé hier plus de 44 000 cas de diarrhées et 70 000 infections respiratoires graves dans les 154 abris ouverts par l’ONU à environ 900 000 déplacés palestiniens expulsés de force du nord de Ghaza, réduit en ruine. Ce nombre d’infections, prévient l’OMS, pourrait être beaucoup plus élevé alors qu’une pluie battante s’abat sur le territoire, augmentant les risques d’épidémies. 

Au moins «12 patients et leurs proches» ont été tués hier dans une frappe israélienne sur l’Hôpital indonésien, au nord de la ville de Ghaza, a indiqué Ashraf Al Qudreh, porte-parole du ministère de la Santé palestinien. 

«L’armée israélienne assiège l’Hôpital indonésien et nous redoutons qu’il s’y passe la même chose qu’à Al Shifa», a-t-il ajouté. «Il y a environ 700 malades et soignants dans l’Hôpital indonésien», situé en bordure du camp de réfugiés de Jabaliya, a-t-il poursuivi. Et «les équipes soignantes sont décidées à rester aux côtés de leurs patients». 

Selon l’OMS, dont les experts se sont rendus à Al Shifa, celui-ci hébergeait encore avant-hier 20 soignants et plus de 250 patients. 

Aussi, le bilan de l’agression israélienne est passé hier à 12 916 morts et à environ 32 850 bléssés dans la Bande de Ghaza et en Cisjordanie, selon le ministère palestinien de la Santé. 

Par ailleurs, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la question de la violence contre les femmes et les filles, Reem Al Salem, a dénoncé hier les attaques perpétrées contre la dignité des femmes palestiniennes, précisant que ces attaques ont pris des dimensions «terrifiantes». 

Violences contre les femmes

Reem Al Salem a ajouté, dans un communiqué de presse repris par l’agence Wafa, que «les attaques ont été largement observées entre le 7 octobre dernier et le 3 novembre courant», précisant que 67% des personnes tuées dans les raids israéliens à Ghaza sont des femmes et des enfants. 

Elle a, selon la même source, souligné que les femmes tuées dans ce conflit sont des journalistes, des membres d’équipes médicales, des employées des Nations unies et des membres d’organisations de la société civile. 

Reem Al Salem a, en outre, exprimé son inquiétude face à la rhétorique de génocide et de déshumanisation contre le peuple palestinien, y compris les femmes et les enfants, de la part de hauts responsables israéliens et de personnalités publiques qui les qualifient d’«enfants des ténèbres» et d’«animaux humains». 

Elle a, d’après Wafa, révélé qu’environ 50 000 femmes enceintes à Ghaza s’attendent à un accouchement dans des conditions indigentes, dont 5500 femmes doivent accoucher dans les 30 prochains jours.

Le ministère a déclaré hier que les frappes aériennes menées par l’occupant israélien sur l’hôpital Al Shifa se sont poursuivies et qu’au moins un patient a été arrêté lors des perquisitions et des interrogatoires menés par les forces d’occupation israéliennes. Il a rapporté que les forces d’occupation ont également continué à assiéger et bombarder l’Hôpital indonésien et à pilonner l’hôpital Al Awda, dans le Nord. 

«Cette guerre fait un nombre stupéfiant et inacceptable de victimes civiles, y compris des femmes et des enfants, chaque jour», a déploré dimanche le chef de l’ONU dans un communiqué. «Je suis profondément choqué par le fait que deux écoles de l’UNRWA aient été frappées en moins de 24 heures à Ghaza. 

Des dizaines de personnes, dont beaucoup de femmes et d’enfants, ont été tuées et blessées alors qu’elles cherchaient à se mettre à l’abri dans les locaux des Nations unies», a-t-il dénoncé. Des centaines de milliers de civils palestiniens cherchent à s’abriter dans les installations des Nations unies dans toute la Bande de Ghaza en raison de l’intensification des agressions sionistes. «Je réaffirme que nos locaux sont inviolables», a-t-il martelé. 

De son côté, Amnesty International a exhorté le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) à «prendre des mesures immédiates et concrètes pour accélérer l’enquête sur les crimes de guerre commis dans la Bande de Ghaza» par l’entité sioniste. 
 

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