L’ex-ministre des Participations est en fuite à l’étranger : Abdelhamid Temmar condamné à 10 ans de prison

04/10/2023 mis à jour: 05:56
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Photo : D. R.

En fuite à l’étranger, l’ancien ministre de la Participation et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, appelé «Monsieur privatisation», a été condamné à une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’un mandat d’arrêt international. C’est la deuxième condamnation par défaut,  après celle de 20 ans, avec le même mandat d’arrêt, que le pôle pénal financier lui a infligée hier.

L’ancien ministre de la Participation et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, appelé aussi «Monsieur Privatisation», a  été condamné à une peine de 10 ans de prison ferme avec confirmation du mandat d’arrêt international,  lancé contre lui par le juge d’instruction près la même juridiction. En fuite depuis près de trois ans, cette condamnation  a été prononcée (par défaut),  par le pôle pénal économique et financier près le tribunal de Sidi M’hamed à Alger.

Cette condamnation est la deuxième après celle de 20 ans assortie d’un mandat d’arrêt international,  que lui a infligée la même juridiction le 21 décembre 2022.  Il a été jugé avec deux autres fugitifs, Abdessalem Bouchouareb, ancien ministre de l’Industrie, et Ali Bedrissi, ancien wali, qui ont écopé de la même peine pour des griefs liés à la corruption, dont «dilapidation de deniers publics», «abus de fonction» et «octroi d’indus privilèges lors de conclusion de marchés publics dans les secteurs des Travaux publics, des Ressources en eau et de la Poste et des Télécommunications».

Les mêmes chefs d’inculpation, faut-il le rappeler,  ont été retenus, également, contre les deux anciens ministres des Ressources en eau, Hocine Necib et Arezki Berraki, ainsi que l’ancien ministre des Finances, Mohamed Loukal, condamnés en première instance à 8 ans de prison ferme, et l’ancienne ministre de la Poste et des Télécommunications, Houda Imane Faraoun, et  l’ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, qui ont écopé d’une peine de 4 ans de prison ferme (en première instance).

Le verdict d’hier concerne aussi un autre ancien ministre, cette fois-ci de l’Industrie, des Petites et Moyennes entreprises et de la Promotion des investissements, Mohamed Benmeradi, condamné à 3 ans de prison ferme et un million de dinars d’amende, ainsi que quatre autres prévenus, dont des représentants de la société belge ATI, certains ayant bénéficié de la relaxe et d’autres condamnés à une peine de 4 ans de prison ferme.

Les mis en cause ont comparu devant le pôle financier près le tribunal de Sidi M’hamed, le 26 septembre dernier et les faits sur lesquels ils ont été entendus par le juge ont trait à des marchés accordés, selon l’enquête judiciaire,  par l’Entreprise publique de construction industrielle et de génie civil, à la société belge ATI, dans «des conditions suspicieuses». Les prévenus ont donc été reconnus coupables, par le pôle financier,  de plusieurs griefs dont «abus de pouvoir», «dilapidation de deniers publics», «octroi d’indus avantages», «trafic d’influence», et «conclusion de marchés en violation de la loi dans le but d’accorder d’indus avantages».

Artisan de la privatisation

En bref, le juge a condamné les prévenus en vertu de la loi relative à la prévention et la lutte contre la corruption. Réfugié à l’étranger, Abdelhamid Temmar a été l’artisan de la privatisation, pour ne pas dire le bradage de centaines d’entreprises privées, entre 2005 et 2009.

Sévèrement critiqué pour cette opération occulte dont les résultats pour bon nombres d’entreprises, qui étaient florissantes, ont été un désastre, Temmar  est revenu en 2018 écumer les salons d’Alger, pour expliquer, aux médias, qu’elle n’a pas été un échec et qu’elle s’imposait à cette date-là. Mieux encore. Pour lui, si la privatisation n’a pas «abouti» depuis 1990, c’est à cause «d’un mix d’idéologie, d’intérêts de chapelle qui ne veulent pas voir le secteur disparaître pour des raisons spécifiques et enfin d’abondance de ressources financières publiques».

Interrogé sur le triste cas de la privatisation du complexe sidérurgique El Hadjar (Annaba),  il a tout simplement répondu que les «conditions de l’époque l’exigeaient et qu’avoir trouvé un repreneur partiel tenait du miracle et cela a incontestablement sauvé la situation d’El Hadjar et qu’aujourd’hui encore on est fier qu’il reste dans le giron national». Des propos qui avaient choqué de nombreux experts, vu les événements qui ont secoué ce complexe, notamment, avec les déboires qu’il a connus depuis l’arrivée de ses actionnaires étrangers.

 

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