En plus de la révision de la loi relative aux conditions d’exercice des activités commerciales pour «aboutir à une vision claire permettant d’encourager et inciter les opérateurs économiques», le dernier Conseil des ministres s’est penché sur l’organisation du commerce extérieur.
En effet, après avoir décidé lors des précédentes réunions d’interdire l’exportation de certains produits alimentaires, notamment ceux subventionnés par l’Etat, le président de la République revient à la charge et serre de nouveau l’étau autour des exportateurs. Il a demandé la révision de la liste des produits interdits à l’exportation. Mais aussi l’élaboration d’une conception globale des différents produits et marchandises importés.
C’est le gouvernement qui se chargera de fixer les listes avant leur publication par décret exécutif, a précisé le communiqué rendu public à l’issue du Conseil des ministres. Une précision de taille puisqu’elle vient mettre fin au chamboulement observé en mars dernier après la décision d’exporter certains produits sans toutefois préciser la liste. Ce qui a induit, pour rappel, le blocage de marchandises destinées au marché extérieur au niveau des frontières, suscitant l’inquiétude des exportateurs.
Ce n’est que par la suite, vers la fin du mois de mars, que la liste en question s’est précisée. Mais entre-temps, des pertes ont été enregistrées. C’est donc pour éviter une telle situation que le Président a insisté sur la définition de la liste lors des réunions du gouvernement.
Concernant les importations, il est également question d’arrêter une liste de produits à ne pas acheter sur le marché international. Il s’agit, selon la même source, de travailler pour «préserver et encourager la production nationale, en sus de favoriser la création d’un tissu industriel en mesure de satisfaire les besoins du marché national». Le chef de l’Etat a instruit dans ce sillage le gouvernement de saisir les fluctuations du marché international et la flambée des prix des matières premières pour s’orienter vers l’exploitation des produits locaux dans le développement de la production nationale.
Dans ce cadre et pour identifier les disponibilités nationales par rapport aux besoins, le cap est mis sur la création d’une banque de données permettant le recensement exact des différents produits locaux en vue de définir les véritables besoins de l’Algérie, selon le communiqué. Faudrait-il noter que ce n’est pas la première fois qu’on décide de lancer un travail dans ce sens. Cependant, l’aboutissement ne suit pas, comme c’est le cas pour le recensement économique.
Toujours au chapitre du commerce extérieur, M. Tebboune a ordonné le développement d’un système de contrôle des importations, notamment en ce qui concerne les produits dédouanés dans la clause tarifaire douanière «divers».
Cela pour souligner que les importations seront de plus en plus passées au peigne fin pour éviter l’introduction sur le marché de toute marchandise ou produit disponible localement. Il reste à savoir dans quelles conditions seront mises en œuvre toutes ces décisions et quelles seront les conséquences sur les différentes filières industrielles, notamment celles dépendant des importations des matières premières, comme c’est le cas pour l’agroalimentaire.