Le Front de libération nationale (FLN) a un nouveau président. Aux termes du troisième jour des travaux du 11e congrès du parti, qui s’est déroulé au Centre international des conférences (CIC) à Alger, les membres du comité central ont plébiscité l’ex-député Abdelmalek Benmbarek nouveau patron du vieux front. Il succède ainsi à Abou El Fadhl Baadji, qui avait annoncé, jeudi dernier, qu’il ne candidaterait pas à sa propre succession.
Ces assises, que d’aucuns redoutaient en raison d’une «protestation interne», ont finalement eu lieu dans le calme et la sérénité, mais sous haute surveillance. Il semblait que les dés étaient déjà jetés dès le moment où Baadji a quitté la compétition. C’est du moins ce que les congressistes susurraient hier dans les coulisses du CIC. Benmbarek, à qui est revenue la présidence de la commission des candidatures, a confirmé hier sa candidature et il n’a pas eu de difficultés à passer tant la tendance lourde parmi les congressistes lui était favorable.
Néanmoins l’élection de Benmbarek, dont le nom revenait avec insistance depuis samedi, est intervenue en début de soirée en raison des difficultés rencontrées par certaines wilayas pour l’élection des membres du comité central, instance souveraine entre deux congrès. Selon les congressistes, cette opération n’a pas été de tout repos, dans la mesure où il était difficile de départager le nombre important de candidats qui sont entrés dans la compétition pour les 234 sièges, sur un total de 351 membres avec les deux tiers élus par la base, alors que le tiers restant devrait être désigné sur une liste nationale. Les tractations et les manœuvres autour de cette élection ont commencé la veille de ces assises.
L’opération, quant à elle, a débuté dimanche dans la soirée au niveau des divers sites d’hébergement des nombreuses délégations venues des wilayas et de l’émigration, avec un quota pour chaque wilaya au prorata des collectifs militants. Elle s’est achevée dans l’après-midi d’hier.
«Rude concurrence»
Il y avait, nous confie un congressiste, une «rude concurrence» parmi ses pairs, dont beaucoup ont émis le souhait de postuler au statut de membre du CC, avec notamment tout le poids que cela génère dans la perspective des futures échéances électorales. Les critères de sélection pour être membre du comité central étaient, d’après certains, difficiles a appliquer.
Il y a eu beaucoup d’exclus et plusieurs changements avant la finalisation de la liste : «On exige un niveau universitaire, or, il y a des militants qui n’ont pas le baccalauréat, mais ils ont une culture générale et une riche expérience politique. Il est dommage d’exclure ces personnes de cette élection», regrette un congressiste de Tizi Ouzou, une wilaya qui a obtenu 5 sièges dans le comité central, alors que la capitale en a raflé 21 et Djelfa 6.
Pour siéger au comité central, et selon les critères d’éligibilité prévus dans les nouveaux statuts du parti, le candidat doit justifier d’une expérience de 7 ans de militantisme, il doit avoir également un niveau universitaire. Il est exigé aussi d’élire une femme et un jeune de moins de 45 ans. «Les cadres, les moudjahidine, les ministres qui ne peuvent pas s’inscrire dans une élection au niveau de la base sont choisis par le SG pour figurer dans le comité central», affirme Chara Bachir, ex-député.
Faut-il rappeler que c’est aux membres du comité central qu’échoit le rôle d’élire le SG du parti lors de sa première session ordinaire, qui s’est tenue hier à l’issue du congrès. Pour les autres formations, ce sont les membres «élus» du comité central qui choisissent, par la voie des urnes, le secrétaire général du parti, mais au FLN, un parti «à part», ce sont l’ensemble des membres du comité central en plus de ceux désignés par le nouveau patron réunis qui élisent le premier responsable de cette formation politique.
Durant ces assises, les 234 congressistes ont animé des plénières consacrées aux débats autour des divers textes élaborés par les différentes commissions installées, au premier jour du congrès. Des textes, dont ceux des référents idéologiques du parti, le programme général et le programme politique et les statuts.
BIO EXPRESS
Adbelmalek Benmbarek, ancien député durant la mandature 2002-2007, est ex-mouhafadh de la mouhafadha de Bouzaréah (Alger). Il a postulé pour les sénatoriales, mais il a été écarté par Baadji. Il est actuellement membre de l’Assemblée populaire de wilaya. Originaire de la wilaya de Batna, Benmbarek est un ingénieur en génie civil. Il était aussi professeur de physique dans le secondaire.