Les réunions de l’Opep+ et de la Cop 28 se tiennent en parallèle : Pressions sur les producteurs de pétrole

30/11/2023 mis à jour: 03:26
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Photo : D. R.

Tout en gardant un œil sur les avancées des discussions à Dubaï, les membres  de l’OPEP+ se concentreront aujourd’hui sur la politique pétrolière pour 2024, tout en s’assurant de maintenir la cohésion de ses rangs et de trouver un compromis avec certains de ses membres africains autour des quotas.

La 36e réunion ministérielle de l’OPEP se tiendra aujourd’hui en mode virtuel, en vue de mettre en place la nouvelle stratégie de l’alliance pour 2024, dans un climat tendu au plan interne, et un contexte international marqué par des pressions sur l’industrie pétrolière et gazière accusée de saper les efforts de transition énergétiques.

La réunion de l’Opep+ coïncide avec la tenue de la COP28 à Dubaï, où plusieurs négociateurs et décideurs politiques sur le climat  appellent à une élimination des combustibles fossiles, l’une des questions les plus controversées qui sera en débat à Dubaï.

L’UE - soutenue par les Etats-Unis - a déjà déclaré qu’elle ferait pression en faveur d’une élimination progressive des combustibles fossiles à l’échelle mondiale, avant ou d’ici 2050, dans le cadre de la négociation, alors que la  Chine et la Russie y sont opposées.

Pour leur part, les principaux pays producteurs de pétrole réfutent les arguments - occidentaux pour la plupart -  et appellent plutôt à l’élimination des émissions via le captage, l’utilisation et le stockage du carbone. L’Opep a déjà fait part de sa position  sur la question en répondant aux accusations formulées par l’AIE qui reproche aux producteurs de pétrole et de gaz de saper les efforts de réductions des émissions de gaz à effet de serre.

Tout en gardant un œil sur les avancées des discussions à Dubaï, les membres  de l’OPEP+ se concentreront aujourd’hui sur la politique pétrolière pour 2024, tout en s’assurant de maintenir la cohésion de ses rangs et de trouver un compromis avec certains de ses membres africains autour des quotas, surtout si l’alliance décide de réduire encore plus ses approvisionnements.

L’OPEP+ avait décidé en juin de réduire les objectifs de production de certains producteurs africains  qui n’arrivaient pas à honorer leurs quotas, notamment l’Angola et le Nigeria, ainsi que les petits producteurs, dont la République du Congo et la Guinée équatoriale. Certains de ces pays visent pourtant à obtenir des quotas plus importants alors qu’ils ne disposent toujours pas des capacités nécessaires. L’Opep+ devra ainsi trancher sur la question pour arriver au compromis final.

Concernant la production totale du groupe, deux scénarios sont encore envisageables, une reconduction de l’accord précédent, ou un approfondissement de la réduction pour l’année à venir en vue de stabiliser le marché et de calmer les prix, très volatils depuis des mois.

La réunion, déjà prévue le 26 novembre, a été décalée à aujourd’hui,  en vue de rapprocher les points de vue et d’accorder les avis des membres de l’alliance autour de la démarche à suivre.

L’OPEP+ s’est déjà engagé à réduire la production totale de pétrole d’environ 5 millions de barils par jour (b/j), soit environ 5% de la demande mondiale quotidienne, dans le cadre d’une série de mesures qui ont débuté fin 2022.

Cela inclut la réduction volontaire supplémentaire de la production de l’Arabie Saoudite d’un million de b/j, et une réduction des exportations russes de 300 000 b/j, en vigueur jusqu’à la fin de l’année. La précédente réunion de l’OPEP en juin avait déjà prolongé les réductions de production jusqu’en 2024.

La 36e réunion ministérielle OPEP et non-OPEP (ONOMM) sera précédé aujourd’hui par la 187e réunion de la Conférence de l’OPEP, et la 51e réunion du Comité ministériel conjoint de surveillance (JMMC).

Dans ce contexte, le pétrole a nettement augmenté hier. Les contrats à terme sur le Brent ont grimpé largement au dessus de  81 dollars le baril, alors que les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate (WTI) se sont hissés à plus de 76 le baril.

Les deux indices de référence avaient déjà gagné environ 2% mardi, soutenus notamment  par des échos faisant état d’un possible approfondissent les réductions de l’approvisionnement pétrolier de l’Opep+.

 

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